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Les ministres en charge de l’Industrie des Etats membres de la Cedeao, se sont réunis, le 10 mai, à Accra, au Ghana, pour examiner et valider le Cadre de politique régionale sur l’industrie automobile sur laquelle ils travaillent depuis quelques années. Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme, Souleymane Diarrassouba, a pris part à cette importante rencontre aux côtés de neuf de ses pairs de la région. Et la réunion a été présidée par la ministre nigériane de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement, Aisha Abubakar. 

Cette politique commune que veulent adopter les pays ouest-africains vise globalement la création d’une chaîne de valeur durable de l’industrie automobile dans l’espace communautaire à l’horizon 2030. Une vision qui implique la mise en œuvre de plusieurs axes stratégiques qui ont fait l’objet des discussions des ministres. Il s’agit entre autres, de mettre en place des mesures efficaces relativement au remplacement des importations de véhicules d’occasion ; d’harmoniser les règlementations régionales relatives aux politiques d’importation, aux régimes tarifaires, aux règles d’origine, aux normes communes et aux mesures de contrôle douanier ; de renforcer et d’approfondir l’intégration régionale et le commerce intra régional de l’automobile et de développer des réseaux de distribution et une industrie de sous-traitance plus efficaces dans la fabrication de composants automobiles et de pièces de rechange dans la région. Souleymane Diarrassouba a fait d’importantes recommandations visant la réussite de cette politique. Le ministre ivoirien en charge de l’industrie a insisté sur la nécessité d’avoir une forte implication du secteur privé, d’asseoir de solides mécanismes de financement et de mettre en place une ou des plateformes régionales de promotion de l’industrie automobile, des plateformes qui pourraient se décliner en des salons, des forums ou des conférences.

L’industrie automobile est encore embryonnaire dans la Sous-Région ouest-africaine, à part le Nigéria et dans une certaine mesure le Ghana et la Côte d’Ivoire qui se démarquent progressivement des 12 autres Etats membres de la Cedeao. Alors que la demande en véhicules dans l’espace Cedeao est en constante croissance, estimée à 450 000 véhicules (neufs et d’occasions) chaque année. En Côte d’Ivoire, le marché des véhicules neufs notamment est estimé à 20 000 unités l’an. Aussi, la région regorge d’atouts notamment au plan humain avec une démographie estimée à 370 millions d’habitants, constituée essentiellement de jeunes, et de matières premières essentiels à l’industrie automobile. Aujourd’hui, compte tenu de son fort potentiel de développement dans la région et de l’effet catalyseur reconnu qu’elle pourrait avoir sur le développement de l’industrie manufacturière en général et donc sur l’économie, l’industrie automobile concentre de plus en plus fortement l’attention les dirigeants de la Cedeao. 

Une feuille de route de mise en œuvre de la politique régionale a également été définie et a également fait l’objet de la réunion des ministres. Celle-ci indique qu’en 2023, la Cedeao devrait augmenter la production locale de véhicules semi-assemblés à 50 000 unités par an. A cette même échéance, des programmes d’études susceptibles de produire une main d’œuvre hautement qualifiée pour le secteur automobile devraient avoir été élaborés, de même que des parcs industriels automobiles devraient avoir été créés. En 2026, les dirigeants de la région tablent sur 150 000 véhicules assemblés à un haut niveau. Et en 2031, ils envisagent que les installations de semi-assemblage soient transformées en usines de fabrication de voiture complète. Les ministres participants à la rencontre ont jugé bon de se donner encore un peu de temps afin d’approfondir leur compréhension que tous les pays élaborent déjà chacun son plan de développement de l’industrie automobile, comme l’ont déjà fait le Nigéria et le Ghana et la Côte d’Ivoire (très avancée). Des plans qui devront s’inscrire dans la politique régionale sur l’industrie automobile.

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