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Les choses doivent désormais être claires dans l’esprit de chaque Ivoirien. Il y a un vrai faux débat autour des élections. Et c’est dans les colonnes du Nouveau Réveil de ce jeudi 19 mai 2022 N°6063 que les explications nous sont données. Kouassi Lenoir, secrétaire exécutif du Pdci, professeur de sociologie assure que généralement les supposé militants de son parti ne figurent pas sur la liste électorale pour pouvoir prendre part aux différents votes. «Si on perd les élections, ce n’est pas toujours parce qu’il y a des vols, des tricheries ou que ce n’est pas transparent. Mais parfois, c’est parce que nous ne sommes pas organisés. Nous sommes très peu sur la liste électorale. On n’a pas de papier, on est des sans-papiers», a-t-il déploré, selon le confrère du journal officiel du Pdci. Avant cela, il a indiqué comment rien n’est fait par son parti pour corriger cet état de fait : «Moi j’appartiens à une communauté qu’on appelle les Baoulé. Cette communauté est championne  nationale des sans-papiers. Quand on dit Pdci, ce sont les premiers à se mettre devant, à chanter, à danser».  Il a ensuite donné un exemple pour mieux étayer son propos. «On est allés faire un meeting à Yamoussoukro. On était à peu près entre 500.000 et 1 million. J’ai fait partir des jeunes étudiants en sociologie, une vingtaine pour faire une étude, pour voir ceux qui ont les papiers ou pas. Ils ont pris un échantillon. 40% de ceux qui étaient-là n’avaient pas de papier. Et 57% selon l’échantillon n’étaient pas inscrits sur la liste électorale. Pourtant on a dansé, on a crié, on a fait beaucoup de bruits. Mais le jour du vote, ils n’étaient pas là». Selon ce fin connaisseur des questions de sociologie voici ce qui explique les débâcles de son parti lors des différents scrutins. La composition de la Commission électorale indépendante (CEI) n’est donc pas en cause comme l’opposition tente de la faire croire. Le professeur Kouassi Lenoir donne un autre exemple.  «Vous allez à l’Ouest, dans les campements, ils n’ont pas de papiers. Mais on ne se rend pas compte que c’est ce qui fait gagner un parti politique à une élection. Quand vous allez dans les villages, ce sont les vieilles personnes qui vont voter ; les jeunes ne vont pas voter, ils vont aux champs. C’est ce qui se passe au Pdci», conclut-il. Les faits sont donc clairs pour tous. Les raisons des défaites et autres échecs du Pdci notamment sont à chercher ailleurs mais pas du côté de la CEI, qui est un des organes électoraux les plus équilibrés que la Côte d’ivoire n’ai jamais eus. La mouture actuelle a été adoptée le 19 juillet 2019. Et elle comprend 15 membres, contre 17 auparavant : un représentant du président de la République (qui est le président de l’instance chargée d’organiser les élections), un du ministre de l’Intérieur, six de la société civile, six des partis politiques – équitablement répartis entre le pouvoir et l’opposition – et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature. Là où la société civile et l’opposition qui réclament une réforme de la CEI, militent pour une “CEI équilibrée” comprenant 15 représentants (cinq pour l’opposition, cinq pour la mouvance présidentielle et cinq pour la société civile).

Stéphane Badobré

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