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Une foule rassemblée aux abords de l’Université de Téhéran, dans le centre de la capitale, a rendu un dernier hommage, lundi, au général iranien Qassem Soleimani, tué vendredi par une frappe américaine en Irak. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a dirigé en personne la prière en l’honneur du soldat le plus populaire d’Iran. 

Le cœur de Téhéran est noir de monde, lundi 6 janvier au matin, pour rendre hommage au général Qassem Soleimani, le plus influent stratège militaire iranien et principal artisan de la montée en puissance de l’influence de l’Iran au Moyen-Orient, tué vendredi par une frappe de drone américain en Irak.

Le rassemblement a débuté bien avant 8 h (4 h 30 GMT) aux abords de l’Université de Téhéran, où le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a commencé à diriger une prière en l’honneur du militaire le plus populaire d’Iran.

Entouré du président iranien Hassan Rohani, du président du Parlement Ali Larijani, et du général de division Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, Ali Khamenei a prononcé, en larmes, une prière en arabe peu après 9 h 30 (6 h GMT) avant de quitter les lieux avec les dirigeants présents.

Les premiers rangs de l’assistance se sont alors rués sur les cercueils contenant les restes du général Soleimani, de l’Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis (numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces de sécurité) et de quatre autres Iraniens tués en même temps qu’eux.

Enveloppés dans un drapeau iranien, les cercueils du général et de ses compagnons d’armes devaient ensuite quitter l’université pour être honorés par une foule compacte postée autour de l’édifice. D’autres sympathisants de Qassem Soleimani défilent sur plusieurs kilomètres le long des avenues Enghelab (« Révolution » en persan) et Azadi (« Liberté ») agite drapeaux rouges (couleur du sang des « martyrs ») ou iraniens, mais aussi des drapeaux libanais ou irakiens.

Les rues résonnent par intermittence de slogans « Mort à l’Amérique », « Mort à Israël » sur fond de mélopée funèbre diffusées par haut-parleurs.

Faisant référence au général Soleimani et aux autres Iraniens tués avec lui, la télévision d’État, qui couvre l’événement en direct avec force vues aériennes du centre de la capitale titre en bandeau : « Résurrection sans précédent de la capitale iranienne en accueillant Haj Qassem et les martyrs de la résistance ».

La mort de Soleimani a suscité une immense émotion en Irak et en Iran, alors que le président américain Donald Trump a justifié avoir donné l’ordre de l’assassiner en assurant que celui qui était le chef des forces iraniennes Al-Qods, unité d’élite des Gardiens de la révolution, préparait des attaques « imminentes » contre diplomates et militaires américains.

Dimanche, une marée humaine d’hommes et de femmes en pleurs criant « Mort à l’Amérique » a déferlé dans plusieurs villes d’Iran, notamment la cité sainte chiite de Machhad (nord-est) où le cercueil de Qassem Soleimani est arrivé.

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