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Le constructeur japonais Nissan s’apprête à annoncer plus de 10 000 suppressions d’emplois dans le monde pour tenter de redresser ses comptes, ont rapporté mardi l’agence Kyodo News et d’autres médias japonais, citant des sources internes à l’entreprise alliée avec le français Renault.

« Nous ne commentons pas les spéculations », a réagi une porte-parole de Nissan, Momose Asuza, à la veille de la publication des résultats trimestriels du groupe qui devraient être très médiocres.

À la Bourse de Tokyo, l’action réagissait peu (+1,29 % à 784,2 yens dans les premiers échanges), les investisseurs ayant visiblement déjà intégré la perspective de lourdes restructurations après les annonces au printemps du patron de Nissan.

En mai, lors de la présentation de résultats annuels catastrophiques, le patron du groupe, Hiroto Saikawa, avait déjà promis des « réformes drastiques » susceptibles d’affecter 4 800 postes.

Au total, plus de 7 % des effectifs seraient in fine concernés, le groupe employant 139 000 collaborateurs dans le monde.

Nissan, qui forme avec Renault la première alliance automobile mondiale, devrait annoncer les suppressions d’emplois jeudi, à l’occasion de ses résultats. Les coupes pourraient concerner des usines en Amérique du Sud et dans d’autres régions où la rentabilité de Nissan est faible, affirme Kyodo.

Lors de son exercice 2018/2019 clos fin mars, le partenaire de Renault et de Mitsubishi Motors avait accusé une chute de 57 % de son bénéfice net, à 319 milliards de yens (2,5 milliards d’euros), au plus bas en près d’une décennie.

Et il prévoit un nouveau plongeon de moitié cette année, à 170 milliards.

L’entreprise a subi une chute de ses ventes aux États-Unis et en Europe et pâtit des tensions avec Renault, qui détient 43 % de son capital. Ces frictions découlent de l’arrestation de l’ancien patron de Nissan, Carlos Ghosn, qui avait sauvé l’entreprise de la faillite en 1999 avant de la diriger pendant quasiment 20 ans.

Au cours de l’exercice passé, les ventes mondiales de Nissan ont chuté de 4,4 % à 5,52 millions de véhicules. La baisse a été particulièrement prononcée en Europe et aux États-Unis.

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