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Dans une affaire où Komé Cissé est la victime, et a été abusé et délesté de plusieurs milliards de Fcfa, voici que par un renversement extraordinaire, des amis et soutiens de Gah Arsène Roger veulent faire passer l’opérateur économique pour un coupable. Ils annoncent même une enquête parlementaire pour présumé blanchiment d’argent ! Ne s’agit-il pas d’une bonne blague, qui illustre la panne d’arguments du camp du maire
de Bangolo ?
Assurément tout n’est pas net dans la procédure, assurément il y a des interrogations justifiées que l’on peut avoir, assurément Gah Roger sortira de prison ou même doit en sortir, assurément, il faut un procès équitable pour que l’on sache de quoi il s’agit, mais certains angles choisis par les amis et soutiens du maire posent problème et n’aident pas à bien plaider la cause de Gah Roger.
 
L’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire en lead
 
L’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire, qui est en lead dans l’affaire, annonce vouloir saisir l’Assemblée nationale pour ouvrir une enquête parlementaire dans un dossier déjà traité par la justice. Cela n’est-il pas le signe de la défiance à l’égard du système judiciaire ?
Pour la crise des datas, pour les déguerpissements et bien d’autres dossiers tout aussi préoccupants pour les Ivoiriens et les Ivoiriennes, des enquêtes parlementaires annoncées ou attendues, n’ont pas eu lieu. Pourtant, l’on annonce que les députés vont se mobiliser pour sortir du pétrin un maire pas très net ; et pour voir clair, plus clair que la justice ivoirienne dans une affaire qui n’est pas forcément la tasse de thé des populations ivoiriennes.
Dans un contexte politique ivoirien dominé par le Rhdp dans les institutions, l’on voudrait savoir comment ce parti va exprimer à travers ses députés, cette défiance et cette méfiance à l’égard des juges.
 
L’argent n’est pas arrivé en Côte d’Ivoire et les faux billets sont restés à Nairobi
 
Par ailleurs, de sources concordantes l’avion transportant les faux billets n’a jamais atterri en Côte d’Ivoire. C’est au Kenya que l’opération s’est déroulée et a avorté. De quelle manière parle-t-on de blanchiment d’argent ? De quel argent blanchi s’agit-il alors qu’il n’y a pas eu finalement d’argent ? Enfin, il ne faut pas oublier que l’opérateur économique visé est une victime. Une victime que l’on veut transformer en coupable idéal, dans l’espoir de soustraire de prison Gah Arsène Roger, en jetant le discrédit à la fois sur la justice et sur un opérateur économique, parti de rien et connu pour son intégrité.
Contrairement à ce qu’une rumeur rapporte, l’affaire n’a pas encore connu de non-lieu. Les libérations accordées à deux prévenus (un ivoirien et un camerounais) dans le cadre de la procédure l’ont été à titre provisoire. L’on apprend d’ailleurs qu’une plainte de l’Ivoirien en liberté provisoire contre le maire de Bangolo existe. En effet, alors que c’est lui qui est l’initiateur de l’opération et qui a créé le contact avec Komé Cissé, il se plaint de sa confiance abusée par Gah Roger dans cette escroquerie «feeman», où il n’a pratiquement rien reçu. Selon des opérateurs économiques, la tentative de manipulation de l’opinion et de politisation par des amis, soutiens ou collègues maires de Gah Arsène Roger est une mauvaise chose. En effet, l’Uvicoci met en avant le fait que la cohésion sociale est menacée à Bangolo par l’arrestation du maire. L’association dirigée par le maire Danho Paulin n’a pas osé dire publiquement les causes de cette menace, alors que sous cape les amis de Gah Roger font circuler cet élément de langage : «Comment un malien peut-il faire arrêter un ivoirien, de surcroît un maire?».
C’est cet argument que l’Uvicoci et les amis de Gah Roger font circuler en exposant au passage le nom de l’enseigne hôtelière dont Komé Cissé a la franchise, pourtant cette enseigne n’est pas concernée par l’affaire. Est-il besoin de rappeler, nonobstant son origine, la contribution de Monsieur Komé Cissé à l’économie ivoirienne, sa contribution au bon dénouement de l’affaire des soldats ivoiriens détenus abusivement à l’époque au Mali ? Il est possible que personne ne le sache, car il ne s’en est jamais vanté. Enfin, est-il besoin de rappeler que dans le cadre d’une médiation dans son bureau, le maire Danho Paulin avait reçu Komé Cissé et Gah Roger pour les rapprocher, et qu’il avait affirmé que Komé Cissé avait été abusé, avait raison? En retour, il avait promis de l’appeler. Il ne l’a pas fait jusqu’à l’arrestation du maire. Aujourd’hui suite aux vidéos diffusées et à l’arrestation du maire de Bangolo, un procès public et équitable est demandé par les soutiens de Gah Roger. C’est une bonne chose. Il est important que la justice avance dans cette voie et que la vérité soit sue de tous et de toutes, dans une affaire où au bas mots, Monsieur Komé Cissé a perdu environ 4 milliards Fcfa dont 1,2 milliard Fcfa aurait été perçu par Monsieur Gah Roger avec des reçus, des traces, des chèques et autres preuves disponibles. Et un jour, ayant demandé et perçu à Abidjan 200 mille dollars en espèces pour les envoyer à l’étranger en devises, le maire de Bangolo est allé faire la monnaie du même montant à peu près auprès d’agents de change à Treichville. Ceux-ci ayant donné des billets la veille à des émissaires de Monsieur Komé Cissé ont alors attiré son attention sur le fait qu’il revienne changer des billets perçus 24 heures plus tôt.
Tout cela fait partie des agissements qui ont intrigué Komé Cissé déjà victime du faux argument de blanchiment, en plus d’avoir été accusé d’être celui qui a fait échouer l’opération pour avoir rencontré de hautes personnalités dans certains pays, en vue de vérifier la matérialité, la faisabilité puis l’authenticité des billets à lui présentés.
Le maire de Bangolo mérite d’être libéré, l’affaire mérite d’être tirée au clair.
Cependant, les amis de Gah Roger et non des moindres, doivent revoir leurs copies en arrêtant d’attiser le feu, de jeter le discrédit sur la justice, de manipuler l’opinion publique et de jeter à la vindicte populaire le plaignant à travers le dilatoire et des arguments relatifs à la nationalité. Être maire, être ivoirien, être soutenu par l’Uvicoci ne donne pas le droit de se soustraire à la justice, qui mérite respect et considération. Il n’est pas acceptable de mettre en cause l’intégrité de la justice, dans cette affaire en dehors d’un procès, étant entendu que le maire Gah Arsène Roger n’a pas encore été déclaré non coupable.
L’affaire court depuis 2017. N’est-il pas temps de la clore, à travers un procès comme le demandent et le souhaitent toutes les parties ?
 
Par Oupoh Laurent 2252025LaurentOupoh@gmail.com
Source: L’infoexpress
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