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Mise sous tutelle par la FIFA, la fédération ivoirienne n’a plus de patron depuis le printemps 2020. L’élection, à laquelle concourt Didier Drogba, est prévue en novembre.

Après plus d’un an de vacance du pouvoir, le football ivoirien se cherche toujours un patron. Le nom d’un nouveau président pour la Fédération ivoirienne de football (FIF) aurait dû être connu le 16 mai 2020. Mais le processus a été pollué par une succession de crises, révélant la fragilité de la gouvernance dans ce pays pourtant clé sur l’échiquier du football africain.

Au cœur de ce feuilleton qui semble aujourd’hui en voie d’apaisement : Didier Drogba, l’ancien capitaine des Eléphants. En août 2020, sa candidature a été rejetée par la FIF, poussant le joueur, par ailleurs l’une des personnalités les plus populaires du pays, à saisir la Fédération internationale du football (FIFA). Cette dernière a placé la fédération ivoirienne sous tutelle « en raison de son incapacité à organiser une procédure électorale conforme aux exigences statutaires et réglementaires de la FIFA ».

Depuis le mois de janvier et jusqu’au 31 décembre, c’est un comité de normalisation, présidé par la sénatrice Mariam Dao Gabala, qui gère les affaires courantes et est chargé de préparer l’élection. Le scrutin a été fixé au mois de novembre et, pour l’heure, trois candidats sont en lice : Didier Drogba, l’ancien vice-président de la FIF Sory Diabaté, et l’homme d’affaires et lui aussi ancien vice-président de la fédération Idriss Diallo.

« On repart sur des bases plus saines »
La FIFA s’est invitée dans le processus électoral. Lors d’un voyage en Côte d’Ivoire en mai, son président Gianni Infantino est venu rencontrer le chef de l’Etat Alassane Ouattara et le ministre des sports Paulin Danho. L’occasion de souhaiter le meilleur pour le football ivoirien et d’appeler à sa pacification. Le patron de la FIFA « aimerait une candidature unique et les ralliements des autres postulants afin d’unifier le football local plutôt que de le diviser », résume un dirigeant d’un club professionnel.

L’Union nationale de la presse sportive de Côte d’Ivoire (UNPSCI) a aussi joué un rôle dans ce processus d’apaisement en imaginant le concept « Balle à terre. » L’objectif : inviter les trois concurrents à se rencontrer pour envoyer ensemble un message plus positif. « Ce sont trois adversaires, pas trois ennemis. Nous les avons contactés pour leur exposer ce concept de Balle à terre, officialisé le 1er juin », explique Anne-Marie N’Guessan, la présidente de l’UNPSCI.

Un appel au calme que certains semblent avoir entendu. Tel Idriss Diallo qui dit regretter les échanges verbaux parfois violents ayant opposé certains partisans des trois candidats. « Aujourd’hui, il y a moins de tensions. On repart sur des bases plus saines, plus sereines, affirme-t-il. Il y a trois candidats, il y en aura peut-être d’autres. Le football ivoirien souffre de ces divisions, dans un contexte économique aggravé par la crise sanitaire. On parle de l’élection à la fédération, pas d’une élection présidentielle ! »

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