Les assises de la première conférence du Programme conjoint de développement des marchés financiers (J-CAP 2020) ont démarré ce lundi 10 février 2020 à Abidjan autour du thème : « Investir pour la croissance », à l’initiative de la Banque Mondiale et de la Société financière internationale (IFC). Ce sont environ 350 experts sur les marchés financiers et décideurs gouvernementaux du monde entier qui ont répondu présent pour plancher pendant deux jours sur la thématique choisie.
A l’ouverture des J-CAP 2020, le Premier ministre, ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Amadou Gon, a révélé que le taux d’épargne en Côte d’Ivoire en 2018 était de 20% contre 40% pour les pays d’Asie. Ce qui atteste, selon lui, qu’il y a une marge énorme et qu’il faut mobiliser davantage de ressources intérieures pour le développement des Etats. « C’est environ 7500 milliards Fcfa qui ont été levés sur les marchés nationaux avec une marge de 2500 milliards Fcfa par le secteur privé sur les marchés sous régionaux. Malgré les importants progrès, il y a des défis liés à la faiblesse de la profondeur du marché » Il a par ailleurs salué les initiatives d’intégration qui doivent permettre la création de marchés financiers capables et efficaces pour rehausser les économies. Selon le Premier ministre ivoirien, il est important de jeter les bases d’un marché financier à long terme financé par les foyers.
Le ministre ivoirien de l’Economie et de finances, Adama Coulibaly, a, pour sa part, souligné que les marchés africains doivent gagner en attractivité. Ce pourquoi il a salué les efforts d’intégration au niveau de la sous région avec le projet de création de la monnaie unique et le rapprochement des marchés financiers. Adama Coulibaly, face à un secteur privé en plein essor, estime qu’il est impératif de faire en sorte qu’il devienne un levier important du développement des marchés.
En outre, Romuald Wadagni, ministre de l’Economie et des finances du Bénin, président du Conseil des ministres de l’UEMOA (Union monétaire ouest africaine), a souligné l’urgence d’engager des réformes pour faire des marchés africains un moyen de financement efficace pour le développement.
Il a fait savoir par la suite que, malgré les efforts de performance des marchés africains, il se pose toujours un problème de financement des marchés publics et cela ne peut se faire sans un marché financier dynamique.
« Avec les produits utilisés ces derniers temps pour mobiliser des fonds notamment l’Euro bonds, la dette extérieure des Etats s’amplifie. Il faut donc que les marchés financiers africains offrent d’autres alternatives de financement », a-t-il indiqué.
Selon le ministre béninois de l’Economie, au niveau de l’UEMOA, beaucoup a été fait avec des réformes pour rendre le marché dynamique. Mais des questions essentielles restent en suspens : comment nôtre zone peut-elle s’ouvrir aux capitaux étrangers? Comment faire en sorte que les entreprises et les particuliers s’intéressent aux marchés financiers nationaux?