Le 12 novembre 2025, les services du FMI ont approuvé un financement dépassant 430 M$ pour renforcer l’économie du Burkina Faso. Environ 300 M$ appuieront les finances publiques et les réformes, tandis que 120 M$ aideront à faire face aux chocs climatiques. La croissance 2025 reste estimée à 5 %, portée par l’or malgré les défis sécuritaires.
Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Jaroslaw Wieczorek, chef de mission pour le Burkina Faso, a séjourné à Ouagadougou du 29 octobre au 12 novembre 2025 dans le cadre des discussions relatives à la quatrième revue du programme économique et financier soutenu par l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) approuvé par le conseil d’administration du FMI le 21 septembre 2023, pour un montant total de 228,76 millions de DTS (environ 302 dollars) millions) et pour un nouvel accord de 18 mois axé sur le climat appuyé par le FMI au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), pour un montant total de 90,3 millions de DTS (environ 122,7 millions de dollars). M. Vitaliy Kramarenko, directeur adjoint au département Afrique du FMI, s’est joint à la mission du 4 au 7 novembre.
À l’issue de la mission, M. Wieczorek a fait la déclaration suivante :
« Les autorités du Burkina Faso et les services du FMI sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques et financières pour l’achèvement de la quatrième revue du programme appuyé par l’accord au titre de la FEC, dont l’approbation par le conseil d’administration permettrait le décaissement d’environ [32,7] millions de dollars (24,1 millions de DTS), ce qui porterait le décaissement total par le FMI au titre de la FEC à environ [130,8 millions de dollars] (96,3 millions de DTS). La réunion du conseil d’administration du FMI est provisoirement fixée à début février 2026. »
« La récente flambée des prix internationaux de l’or et les réformes en cours dans le secteur redynamisent l’économie. La croissance du PIB réel devrait atteindre 5 % en 2025 et rester solide en 2026. L’inflation, projetée à -0,5 % en moyenne en 2025 en raison d’une forte baisse des prix locaux des denrées alimentaires et de l’énergie, devrait devenir positive en 2026, mais rester inférieure au point médian de 2 % de la fourchette cible de la BCEAO. Les fortes exportations d’or devraient se traduire par un léger excédent de la balance courante en 2025 et à court terme. »
« Les autorités ont enregistré de solides performances dans le cadre du programme FEC au premier semestre 2025, comme en témoigne le respect des critères de réalisation à fin juin 2025 relatifs au déficit budgétaire primaire et au financement intérieur net ainsi que de tous les objectifs indicatifs quantitatifs sauf un. En conséquence, l’objectif de déficit budgétaire de 4 % du PIB pour 2025 est donc tout à fait atteignable. Une forte hausse des recettes a facilité l’apurement des arriérés et la bonne exécution des dépenses d’éducation, de santé et de protection sociale. »
« Le projet de loi de finances 2026 prévoit un déficit budgétaire de 2,8 % du PIB dans un contexte de croissance robuste et soutenue. Aux fins du programme, il a été convenu que, conformément au cadre budgétaire à moyen terme retenu lors de la troisième revue de l’accord au titre de la FEC, le déficit budgétaire pourrait atteindre 3,5% du PIB en 2026 pour permettre l’absorption des financements extérieurs concessionnels supplémentaires qui ne sont pas encore prévus dans le projet de loi de finances 2026. Cela créerait de la place pour la mise en œuvre des projets et dépenses sociales additionnels financés par les partenaires au développement. »
« Les autorités ont également mis en œuvre des réformes qui ont permis au Burkina Faso de sortir de la liste grise du GAFI, ainsi que plusieurs repères structurels en faveur de la promotion de la bonne gouvernance et la transparence budgétaires, notamment l’adoption du plan d’action s’appuyant sur le diagnostic de gouvernance du FMI. Dans ce contexte, cinq des onze principales recommandations du diagnostic sur la gouvernance ont déjà été mises en œuvre et les six restantes constituent le cœur de l’agenda structurel du programme FEC. L’agenda structurel inclut le renforcement de l’intégrité de l’administration fiscale, la garantie de la transparence et du respect de la réglementation dans l’attribution des permis miniers, ainsi que des mesures axées sur le renforcement du processus des marchés publics. »
« Le programme proposé par les autorités dans le cadre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) appuierait leur ambitieux programme de réformes visant à renforcer la résilience macroéconomique et la stabilité extérieure en s’attaquant aux vulnérabilités liées au climat. L’accent est mis sur des mesures de réformes avec des impacts positifs significatifs sur les finances publiques, la balance des paiements, ainsi que la transparence. Dans ce contexte, la matrice de réformes proposée, en collaboration avec les autorités et les partenaires au développement, repose sur quatre piliers : i) renforcer la résilience et la transparence budgétaires en institutionnalisant la gestion et le financement des risques de catastrophe ; ii) ancrer la résilience climatique dans les investissements publics; iii) promouvoir l’approvisionnement durable en énergie propre et en eau ; et iv) attirer des financements climatiques en publiant des données sur les risques climatiques et en améliorant la dissémination des investissements dans ce domaine. »
« L’équipe du FMI a rencontré le Premier ministre, Son Excellence M. Rimtalba Jean-Emmanuel Ouedraogo ; le Ministre de l’Economie et des Finances, M. Aboubakar Nacanabo ; le Ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, M. Roger Baro ; le Ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, M. Yacouba Zabré Gouba ; le directeur national de la BCEAO, M. Armand Badiel ; d’autres hauts fonctionnaires, des représentants du secteur privé, et les partenaires au développement. »
« Les services du FMI tiennent à remercier les autorités du Burkina Faso pour leur engagement en faveur du programme, les échanges constructifs et ouverts, ainsi que pour leur traditionnelle et chaleureuse hospitalité. »
































