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Au terme de leur entretien, les Présidents Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se sont engagés devant la presse, à se rencontrer de temps en temps pour la réconciliation des Ivoiriens.

Laurent Gbagbo : «Merci chers amis journalistes. C’est le peuple des médias, vous êtes très nombreux. «C’est à cause de toi qu’ils sont là, souffle Alassane Ouattara» (Rires…)

 Je suis venu rendre visite au Président Alassane Ouattara que je connais depuis longtemps. On a parlé fraternellement, amicalement et je suis très heureux de cette discussion que nous avons eue parce qu’elle était très détendue et j’en suis fier. J’ai souhaité que de temps à temps on puisse avoir ce genre d’entretiens qui détendent l’atmosphère dans le pays. En ce qui me concerne, j’ai surtout parlé avec le Président, j’ai insisté sur les prisonniers qui ont été arrêtés au moment de la crise de 2010-2011 et qui sont encore en prison. Alors j’ai dit au président, et vous serez d’accord avec moi, j’étais leur chef de file et moi je suis dehors aujourd’hui et eux ils sont en prison. J’aimerais que le Président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer. Le Président a les moyens mais c’est lui qui juge l’opportunité, des moyens et des moments pour ces libérations. Donc j’ai insisté sur ça. A part ça, on a parlé de le Côte d’Ivoire qui doit aller de l’avant, qui doit marcher, qui doit se parler, qui doit discuter, n’est-ce pas Alassane ? Enfin, excusez-moi, n’est-ce pas M. le président. (Rires) Donc je te laisse la parole».

Alassane Ouattara : «Mon cher Laurent, merci beaucoup, merci d’être venu pour cette rencontre que tout le monde demandait d’ailleurs. Mais les gens ne savent pas que nous nous sommes parlés, que nous sommes des amis depuis des décennies, ce qui ne nous rend pas jeunes, n’est-ce pas. Par conséquent, les calendriers et les opportunités nous ont amenés à avoir cette rencontre aujourd’hui et je dois dire que j’en suis ravi. Et je crois que c’est surtout le peuple de Côte d’Ivoire qui attendait cela avec beaucoup d’impatience et maintenant c’est chose faite. Et je voudrais que nous puissions nous en féliciter d’avoir eu cette rencontre qui a été cordiale et fraternelle, parce que Laurent est mon jeune frère et mon ami. Bien sûr, il y a eu cette crise qui a créé des divergences mais cela est derrière nous. Ce qui importe, c’est la Côte d’Ivoire, c’est la paix pour notre pays et comme dit Laurent, c’est avancer, d’aller de l’avant pour les futures générations. Je voudrais réitérer mes condoléances à mon frère pour le décès de la maman Gado Marguerite et d’Abdourahamane Sangaré. Tous les deux sont partis alors qu’il était absent du territoire et je lui ai dit que nous avons une pensée bien sûr pour eux et nous continuons à prier pour eux afin qu’ils reposent en paix. Une maman, c’est très important pour nous tous. Et quand j’ai perdu ma mère alors que moi j’étais en exil, Laurent Gbagbo a facilité mon retour pour que je puisse participer et prendre en charge les funérailles. Donc c’est quelque chose que je ne peux pas oublier et voudrais dire que ça a été un moment douloureux. Je te réitère toutes mes condoléances. Nous avons bien sûr parlé de la paix pour notre pays, la nécessité de renforcer la cohésion nationale, de continuer de renforcer la réconciliation. Nous nous sommes convenus de nous revoir de temps en temps, certainement après le mois d’août, pour continuer ces entretiens et associer au moment venu d’autres personnes à ces entretiens. Mais je crois que c’est important que les uns et les autres puissent comprendre que nous avons décidé que c’était important de rétablir la confiance et de faire en sorte que les Ivoiriens se réconcilient, si c’est cela le terme important, mais se fassent confiance également. Ces évènements ont été douloureux, il y a eu trop de morts et nous devons avoir ça derrière nous et travailler sur l’avenir, sur la cohésion, sur la réconciliation. Nous avons un beau pays et nous nous sommes mis d’accord qu’il faut se mettre ensemble et faire en sorte que la Côte d’Ivoire continue de progresser, d’aller de l’avant.  Donc Laurent, je te dis merci et à très bientôt. Nous aurons l’occasion de nous revoir après la fête nationale».

Retranscrit par Stéphane Badobré
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