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Avec plus d’un mois de retard sur le calendrier initial, le conseil de sécurité de l’ONU doit voter ce jeudi le renouvellement pour un an de la Minusca, la mission de l’ONU en Centrafrique sans changement sur ses effectifs. Ce délai avait permis aux Américains d’obtenir l’autorisation du congrès à Washington pour confier une nouvelle tache aux casques bleus. Les Russes en ont profité pour renégocier les termes de la résolution qui reconnaît maintenant – en partie – leur rôle dans la mission de stabilisation en cours en RCA.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau

Face à la menace de veto que brandissait la Russie, Paris a finalement louvoyé pour trouver un compromis. D’accord pour reconnaître un rôle à la Russie dans la formation des forces armées centrafricaines (Faca), mais pas question d’autoriser leur redéploiement sous la supervision des casques bleus sans certification préalable des formateurs européens d’EUTM.

Leadership de l’UA

D’accord aussi pour reconnaître les contributions positives aux initiatives de paix parallèles mais un rappel ferme souligne que celles-ci doivent se faire sous le leadership de l’Union africaine (UA) qui pilote le processus de réconciliation en Centrafrique. Des concessions jugées cependant insuffisantes pour Moscou qui devrait s’abstenir lors du vote qui doit avoir lieu dans les toutes prochaines heures.

Paris a convaincu Washington

Pour le reste, Paris a réussi à convaincre Washington d’autoriser la Minusca à superviser le redéploiement des Faca dans le pays. Cela se fera sans augmentation du budget de la mission. Le représentant spécial de l’ONU, Parfait Onanga-Anyanga, devrait par ailleurs jouer un rôle politique plus important en rejoignant le panel des facilitateurs pour une médiation avec les groupes armés.
Paris entend ainsi redonner à l’ONU et à l’Union africaine leur centralité dans un processus de paix que la Russie entendait phagocyter depuis plusieurs mois.

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