DÉCLARATION DU MOUVEMENT POLITIQUE AUJOURD’HUI ET DEMAIN, LA CÔTE D’IVOIRE (ADCI) RELATIVE À LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE EN CÔTE D’IVOIRE
Le 25 octobre 2025, les Ivoiriennes et les Ivoiriens sont appelés à choisir leur Président de la République. Cette élection, au regard de la cosmogonie multipartite ivoirienne, devrait marquer la fin d’un cycle caractérisé par l’incompréhension, les tribulations en vue du plébiscite de la démocratie. Malheureusement, ce cycle a constitué en un manège d’approximations, de mensonges, de roublardises, d’exclusion et de violences politiques dans lequel la Côte d’Ivoire a été entrainée depuis 1990 avec son lot d’inféodation du pouvoir public aux intérêts particuliers, de dégâts matériels et de lourdes pertes en vies humaines.
Plutôt que de briser le cycle infernal d’humiliations sociales, les mêmes acteurs sont en train d’exceller dans la répétition des mêmes causes dont les effets mortifères sur nos populations civiles ou militaires sont connus d’avance en vue de la confiscation ou de la conquête du pouvoir politique.
La construction d’une masse critique de citoyens capables de s’interroger sur la marche de l’histoire de la Côte d’Ivoire a été une des raisons principales de la création de notre Mouvement AUJOURD’HUI ET DEMAIN, LA CÔTE D’IVOIRE (ADCI), en juin 2024. En effet, s’il a été loisible pour la classe politique ivoirienne de se satisfaire d’une docilité citoyenne de nos populations, force est de constater que le bilan de cette entreprise est plus que dommageable pour notre tissu social ivoirien très peu enviable à l’intérieur comme à l’extérieur de notre pays.
Il est donc logique d’assister à l’affrontement de deux (2) classes de populations depuis l’ouverture de ces joutes électorales. D’un côté, les partisans du verrouillage électoral et du passage en force et de l’autre, ceux de l’ouverture démocratique et du respect des acquis démocratiques de notre pays.
Ayant pris l’engagement de participer activement à cette élection présidentielle, même s’il n’était pas dans la course et fidèle à ses engagements, notre Mouvement a rencontré des acteurs politiques qui ont pu être retenus. A ces rencontres de haut niveau auxquelles a pris part le Président de ADCI, l’Honorable ASSALE TIEMOKO ANTOINE, l’une des recommandations faites à ces acteurs politiques, était d’arriver à faire le sacrifice nécessaire à travers un consensus autour d’une candidature unique de l’opposition dès le premier tour. Cela, pour donner plus de chance de victoire.
À quelques jours de la fin de la campagne, ADCI note avec regret que cette recommandation qui lui aurait permis de prendre une part active à la campagne n’a pas été prise en compte, malgré les signaux qu’il a envoyés.
De son côté, le régime RHDP, en plus de contrôler le processus électoral de bout en bout, met sous coupe réglée notre Constitution. L’on assiste au musèlement de toutes voix discordantes par la répression souvent très violente et disproportionnée de manifestations populaires, non sans arrimer à ce système électoral la chambre des rois et chefs traditionnels. Les appareils judiciaire et répressif de l’État ainsi que les prérogatives des responsables des institutions étant les outils de mise en œuvre de ces travers sociopolitiques. Un chantage éhonté est même fait aux chefs de villages invités à devenir des directeurs locaux de campagne pour bénéficier de projets de développement.
Les appels répétés des guides religieux au dialogue sont ignorés. Les Ivoiriens et les opposants avec eux sont traités de « minorités incompétentes » qui doivent « être gérées », et appelées à « se taire pendant cinq ans », dit-on.
On assiste de ce fait à une mobilisation sans précédent des forces de sécurité, soit 44 mille hommes, dont la mission n’est plus de protéger et de rassurer le peuple, mais de l’effrayer, l’inquiéter et de le mater pour peu ; donnant l’impression que le pays est face à un ennemi extérieur. Comment ne pas le penser lorsque les populations qui marchent légitimement pour réclamer le dialogue sont assimilées à des terroristes et conduits comme tels devant le Pôle terroriste du Parquet. L’une des conséquences logiques de ces affirmations émanant de certains directeurs de campagne, par ailleurs membres du gouvernement, est à n’en point douter, déjà, la cause d’un mort par balles à Bonoua, de nombreux blessés et des centaines de personnes embastillées dans les geôles du régime déjà surpeuplées.
Que dire de la dernière décision d’interdiction de toute manifestation d’organisations politiques à l’exception des rassemblements liés à l’élection présidentielle ? Cette décision constitue une violation de trop de la Constitution relativement aux libertés individuelles et collectives en Côte d’Ivoire.
Condamnant toutes les formes de violence, d’où qu’elles viennent, notamment les voies de faits, assassinats de civils et d’agents des forces de l’ordre dans l’exercice de leurs missions, le Mouvement AUJOURD’HUI ET DEMAIN, LA CÔTE D’IVOIRE (ADCI) exprime ses condoléances attristées aux familles de Ernest ALLOUAN, manifestant tué par balles à Bonoua, de KPROHI Marc, manifestant décédé suite à son interpellation à Daloa, et du Sous-Lieutenant de gendarmerie DANIOGO Lassina, dont la mission première est d’assurer notre sécurité, tué à Grand-Yapo (Agboville), par des individus pour lesquels la vie humaine ne vaut rien.
ADCI se félicite et salue la célérité avec laquelle des suspects ont été interpellés dans l’affaire de l’assassinat du Lieutenant DANIOGO, et appelle les autorités compétentes à faire toute la lumière sans émotions, pour éclairer la lanterne des ivoiriens sur les circonstances et les responsabilités dans la mort et l’assassinat de toutes les autres personnes disparues au cours de cette crise socio-politique artificiellement entretenue.
ADCI exprime également sa compassion aux blessés et leur souhaite un prompt rétablissement.
ADCI exprime enfin sa solidarité à tous les détenus de cette crise socio-politique que l’on pouvait éviter.
Déplorant tous ces morts inutiles, tous ces blessés physiques et psychologiques, pour un mandat électif, fut-il présidentiel, ADCI appelle les autorités compétentes à faire toute la lumière, sans émotions et en toute objectivité, pour que les coupables de ces actes ignobles soient retrouvés et traduits devant la justice.
ADCI, attaché au respect strict des Droits fondamentaux de l’Homme et à la dignité humaine, rappelle que nul n’a le droit d’ôter la vie, en toutes circonstances et en tout lieu.
ADCI rappelle, s’il en est encore besoin, que les marches ou toutes les formes républicaines de protestation sont des moyens consacrés par la Constitution de la République de Côte d’Ivoire. L’État doit se donner les moyens de les encadrer. Ne pas le faire, c’est encourager et faire le lit du désordre.
Nous voulons le dire très clairement et il faut que cela soit entendu par tous : La marche républicaine et démocratique ne tue pas et ne crée aucun désordre. C’est l’interdiction générale sans motifs valables autre que de museler qui crée le désordre.
Au demeurant, ADCI rappelle à toutes fins utiles que si l’on ne devrait pas mourir pour ou à cause de la politique, de ce fait, l’on ne devrait pas tuer ou faire tuer pour conserver le pouvoir.
Au regard de son rôle d’éveilleur des consciences, notre Mouvement AUJOURD’HUI ET DEMAIN, LA CÔTE D’IVOIRE (ADCI) ne saurait se taire et se rendre complice de toutes ces dérives et ce musèlement du Peuple.
ADCI déplore la dialectique de l’élection verrouillée et ne saurait s’associer, lui qui appelle à l’avènement d’une société de confiance, à une élection qui ne célébrera point la cohésion sociale mais plutôt la mécanique de la division encore plus profonde du pays.
En conséquence de ce qui précède, et après une large consultation de sa base militante, tout en remerciant les candidats retenus qui ont approché ADCI et ses membres pour solliciter leur soutien et leur implication dans leur campagne, ADCI informe officiellement l’ensemble de ses membres (militants et sympathisants) et l’opinion nationale de sa décision de n’apporter son soutien à aucun candidat dans la course à cette élection présidentielle, rappelant aux candidats de l’opposition en lice de prendre en compte son appel au sacrifice pour la Nation. L’Histoire le retiendra ; car, ne l’oublions pas, le peuple a de la mémoire.
ADCI apporte son soutien sans réserve à toutes nos concitoyennes et à tous nos concitoyens injustement embastillés, contraints à l’exil ou à vivre cachés.
ADCI se tient aux côtés de toutes les forces démocratiques et des acteurs de la société civile engagés pour l’ouverture d’un dialogue sincère. Ce dialogue que nous appelons de nos vœux ne doit plus être un dialogue politique qui réunit quelques acteurs politiques pour se faire des petites ouvertures ou faire des petits arrangements sur le dos du peuple. Non ! ADCI invite à se tourner vers toutes les forces vives de la Nation pour que leurs avis soient aussi pris en compte. C’est pourquoi, ADCI, à la place d’un dialogue politique, appelle à UN DIALOGUE NATIONAL pour éviter à la Côte d’Ivoire une autre grave crise socio-politique qui serait de trop.
Car, il vaut mieux être face-à-face autour d’une table pour se parler sincèrement et trouver des solutions durables dans l’intérêt du pays plutôt que se retrouver face-à-face dans les rues.
AUJOURD’HUI ET DEMAIN, LA CÔTE D’IVOIRE (ADCI), Mouvement Politique créé pour être au service de la Côte d’Ivoire en œuvrant pour le bien-être du Peuple Ivoirien dans toute sa diversité et en portant sa voix en toute circonstance, réaffirme son engagement total aux côtés de ce Peuple pour sa dignité.
Fait à Abidjan, le 21 Octobre 2025
Pour ADCI
Le Secrétaire Exécutif
Roger YOUAN