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Pendant deux semaines, Abidjan bruissait de rumeurs en tous genres sur une probable entrée de l’opposition dans le gouvernement Achi. La liste a été dévoilée hier et aucun membre de l’opposition n’y figure. Ce qui n’est pas du tout surprenant. Dans la mesure où le Pdci, EDS, le FPI, qui avaient appelé « à la désobéissance civile » et boycotté la présidentielle du 31 octobre 2020, ne reconnaissent toujours pas la réélection d’Alassane Ouattara. En décidant d’aller à l’élection législative du 6 mars 2021, ils voulaient contrebalancer le pouvoir du Président Ouattara à l’Assemblée nationale. Pour y parvenir, le PDCI d’Henri Konan Bédié a passé une alliance inédite avec les pro-Gbagbo socialistes d’EDS pour empêcher « la consolidation d’un pouvoir absolu » de M. Ouattara et de son parti. Comment le Pdci, le FPI, EDS, Udpci…peuvaient ils faire leur entrée au sein d’un gouvernement issu d’un pouvoir qu’ils ne reconnaissent pas?

C’est juste une question de bon sens.

Selon une source digne de foi, proche du palais présidentiel d’Abidjan, l’entrée de l’opposition dans l’équipe gouvernementale n’était aucunement envisagée par le Président Alassane Ouattara. Il a toujours dit être opposé à ce genre de gouvernements qui ne sont pas productifs parce que chacun vient défendre sa chapelle politique. Quelques jours après sa réélection après la présidentielle du 31 octobre 2015, Alassane Ouattara avait écarté l’idée d’un gouvernement d’union. «Les gouvernements de transition et d’union, en général, ne donnent pas preuve d’efficacité», avait-il déclaré. Pour ces deux raisons, il était utopique de parler d’une présence de l’opposition dans le gouvernement Achi I.

Badobré Stéphane

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