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La toile s’est enflammée à la publication d’une image de Karamoko Yayoro, ancien président du Rassemblement des jeunes républicains (Rjr), brandissant des affiches de sa candidature indépendante dans sa circonscription électorale. Cette image a suscité des réactions diverses. Parmi elles, se trouvent celles des cyber-activistes proches de Guillaume Soro, promptes à casser du Rhdp. Ils ont crié à l’ingratitude du Rdr, puis du Rhdp envers Karamoko Yayoro. Et pourtant, à l’analyse des faits, cette accusation n’est nullement fondée. Karamoko Yayoro est conseiller à la Primature, la deuxième institution de l’exécutif après la Présidence. Il a été nommé, fin janvier 2019, par feu Amadou Gon Coulibaly, comme conseiller spécial chargé du dialogue social. Il occupe encore cette fonction aujourd’hui. Peut-on dire qu’il n’a pas été récompensé ? Peut-on parler d’ingratitude du Rdr vis-à-vis du président de sa jeunesse ? D’ailleurs, sur le plan de la reconnaissance à ses pionniers, le Rdr, puis le Rhdp n’a pas à rougir. Le premier président des jeunes du Rdr, Habib Sanogo, a été nommé Directeur général de l’Injs. Odjé Tiakoré, qui a été également président des jeunes du Rdr, est conseiller économique et social depuis plus d’une décennie. Maïzan Koffi Noël, ancien membre du bureau du Rjr, est Directeur général du fonds de garantie automobile. Il en est de même pour Ouattara Aboubakar dit Boubak, conseiller économique et social Kouamé Fils David, qui est chef de cabinet au ministère de la Promotion de la jeunesse et de l’emploi-jeune, Konan Yves, ancien vice-président du Rjr, directeur de cabinet du ministre de la Culture. Les exemples de jeunes qui ont occupé de hautes responsabilités au Rdr et qui ont été promus par le président de la République sur la base de leur compétence surabondent.

« L’attitude de Yayoro doit plutôt interpeller »

Il n’y a donc aucun problème d’ingratitude, au regard des faits susmentionnés. Il faut plutôt s’interroger sur l’attitude de Karamoko Yayoro lui-même. Un poste électif n’est pas un poste de récompense. On est candidat parce qu’on est convaincu qu’on peut gagner, au regard de certains paramètres, dont la constance sur le terrain, la proximité avec les populations…. Pour ces législatives, des règles ont été établies pour le choix des candidats au sein du Rhdp. La lattitude a été laissée aux premiers responsables locaux du Rhdp de choisir les candidats. Dans les coordinations régionales et communales, c’est le consensus qui a prévalu. Il faut plutôt s’interroger sur l’état des rapports entre Yayoro et les cadres de sa région. Pourquoi n’a-t-il pas été choisi ? Pourquoi a-t-il décidé d’être candidat indépendant, malgré le rejet de sa candidature à la candidature ? Il n’est d’ailleurs pas le seul dont la candidature a été rejetée. Habib Sanogo, ancien président du Rjr était candidat à la candidature. Il n’a pas été retenu. Pour autant, il n’a pas décidé d’être candidat indépendant. Il fut une année où Kaba Nialé, puissante cadre du Rdr, a été recalé au profit de Dah Sansan Tilkouété, dernier président du Rdr. Elle s’est pliée à la décision de son parti. Il aurait été plus judicieux pour Karamoko Yayoro de respecter la discipline de son parti. Le dédouaner sur ce fait et tenter de jeter la pierre au Rhdp quant à une prétendue ingratitude n’est que pure diversion. Les Soroïstes sont mal placés pour donner des leçons de gratitude. Guillaume Soro a occupé la Primature, puis l’Assemblée nationale. Quels sont les jeunes leaders des Forces nouvelles qu’il a promus ? Voilà une question à laquelle la Sorosphère devrait répondre.

Tenan Sientienwin avec Infoplus

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