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Michel Charasse, ancien ministre du Budget de François Mitterand décédé ce vendredi 21 février, a « toujours été fidèle à [ses] idéaux et à la France », comme le déclarait Emmanuel Macron en janvier. Une loyauté envers son pays qu’il a montrée en 1991, lorsqu’il a rendu une visite inopinée à un fonctionnaire… pour le réprimander. Le 23 janvier 1991, Le Monde rapporte que deux jours auparavant, il « s’est rendu à la trésorerie générale de la Gironde pour demander ‘la stricte application de la réglementation’ au responsable des services financiers, qui devait statuer, le jour même, sur la demande de moratoire déposée par le club de football bordelais ».

À l’époque, les Girondins, dont le propriétaire était Alain Afflelou, étaient dans une situation financière critique : ils devaient, entre autres, près de 50 millions de francs à l’Etat -plus de dix millions d’euros si l’on prend en compte le taux d’inflation de 2015. Le trésorier-payeur leur a accordé un délai de cinq ans pour rembourser cette dette, et provoqué l’ire du ministre.

Michel Charasse aurait pu envoyer un de ses secrétaires dans la capitale girondine, mais il a préféré faire passer le message lui-même. Quitte à se mettre le maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas, à dos : en juin 1991, le Nouvel Obs a révélé que « dans l’entourage de Chaban-Delmas, on s’inquiète de l’acharnement de Michel Charasse contre les Girondins de Bordeaux ». Fervent défenseur des intérêts de l’Etat lorsqu’il s’agissait de ces derniers mais arrangeant

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