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En France, Emmanuel Macron réunit ce mardi plusieurs ministres pour peaufiner l’organisation d’un grand débat national. Les modalités seront finalisées « d’ici à mercredi », a dit le président. Des réunions seront organisées dans toute la France. Le président espère ainsi sortir par le haut de la crise des « gilets jaunes ».

Il faut que cette grande consultation ressemble « plus à un jardin à l’anglaise qu’un jardin à la française : ce doit être foisonnant ! » Voilà ce qu’a expliqué le Premier ministre Edouard Philippe lors du dernier Conseil des ministres.

Débat public, groupes de réflexions, plateformes numériques, tout le monde doit pouvoir participer. Le gouvernement compte sur l’implication des maires, maisaussi des syndicats ou des entreprises.Du côté des maires, certains soutiennenent l’initiative comme Philippe Geslan, maire d’une petite commune de 450 habitants dans les Yvelines, en région parisienne. « Maintenant que la parole s’est libérée, que la colère s’est exprimée, c’est le temps de la concertation. Il faut que cela se fasse par le biais des mairies, c’est indispensable ! Nos habitants ne s’exprimeront que auprès de leur maire ; il faut vraiment que la commune redevienne la cellule de base de la démocratie », selon cet élu local. Autre maire, autre discours: pour Sylvie Najotte, maire d’une commune de 100 habitants dans la Meuse, ce n’est pas aux maires d’assumer cette responsabilité. « Le maire, sur le pouvoir d’achat, que voulez-vous qu’il réponde ? sur la justice fiscale ? Je n’ai pas de réponse ! Sur les inégalités sociales ?… Le maire et les compétences communales, c’est une chose, ce débat citoyen, c’est autre chose !» La Commission met en garde contre toute tentative de récupération

Mais côté pratique, c’est encore flou : le grand débat devait démarrer le week-end dernier, mais rien n’était finalisé. Il commencera finalement sans doute début janvier, concède-t-on à Matignon.

L’ancienne secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public, est à la manœuvre. La commission a envoyé une lettre au Premier ministre il y a trois jours pour le prévenir : nous « veillerons à ce que les réunions du ‘grand débat’ ne soient en aucun cas» des «meetings politiques», ni pour le gouvernement, ni pour la majorité. La commission exprime ainsi sa crainte d’une récupération politique et rappelle qu’elle est indépendante du pouvoir.

Ce matin, sur Franceinfo, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement a démenti toute volonté de contrôle.Des fiches techniques sur l’organisation des réunions sont en préparation ainsi que sur les thèmes abordés. On parlera transition écologique, fiscalité, organisation de l’État et démocratie et citoyenneté.

Le Premier ministre a donné un gage en se disant ouvert à des discussions sur le référendum d’initiative populaire. En revanche, après une levée de boucliers dans la majorité, la question de l’immigration ne sera finalement pas au menu.

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