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Certaines des manifestations organisées à Abidjan et dans ses environs pour protester contre une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara ont dégénéré. Au moins deux personnes ont été tuées à Bonoua.

Des groupes de manifestants ont érigé des barricades et brûlé des pneus dans différents quartiers d’Abidjan, ce jeudi, lors de manifestations qui avaient été interdites, la veille, dans un communiqué du ministre ivoirien de l’Administration du territoire, Sidiki Diakité, qui avait été lu à la télévision publique.

Des affrontements ont éclaté en plusieurs endroits, entre manifestants et forces de l’ordre. Selon un premier bilan, non officiel, délivré à Jeune Afrique par un haut gradé de la police, il y aurait eu au moins cinq personnes tuées au cours de ces heurts.

« Nous manifestons pour le départ du président Ouattara, parce que sa candidature viole la Constitution, nous ne voulons pas accepter un troisième mandat », a déclaré à l’AFP Hervé Séka, un manifestant dans le quartier d’Anono.

Dans la commune de Yopougon, des affrontements entre policiers et manifestants ont paralysé la circulation dans la zone du palais de justice. « Les voitures font demi-tour, de nombreux fonctionnaires n’ont pas pu se rendre au travail », a affirmé un habitant de Yopougon.

À Port-Bouët, des dizaines de manifestants ont bloqué la voie principale, certains brandissant des pancartes affirmant « ADO dégage ! », en référence au président Alassane Dramane Ouattara.

Arrestations à Cocody

Dans des quartiers de la commune huppée de Cocody, où résident le chef de l’État et de nombreuses personnalités, les forces anti-émeute ont été déployées en grand nombre et ont maintenu le calme.

Les policiers, qui procédaient à des fouilles corporelles sur les passants, ont toutefois interpellé un groupe de femmes – des cadres de Générations et Peuples Solidaires (GPS), le mouvement de Guillaume Soro –  chantant l’Abidjanaise (l’hymne national), le drapeau ivoirien en main. Parmi elles, Anne-Marie Bonifon, la coordinatrice du GPS.

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