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Il arrive parfois qu’un pays sente dans ses tripes qu’il doit revenir à ce qui a fait sa grandeur : la paix, la mesure, la dignité, cette force étonnante qui nous garde unis malgré nos mille différences. Ces éclairs de lucidité surviennent souvent après les secousses du monde et remettent brutalement l’essentiel sous nos yeux : stabilité, sens des responsabilités, cohésion.
Dans ces moments charnières, un autre type de leadership devient indispensable. Pas celui qui écrase ou qui fait du bruit pour impressionner. Je pense plutôt à celui qui transforme en douceur, sans abîmer ce qui tient encore debout. Un leadership qui choisit le dialogue plutôt que la force, la patience plutôt que la précipitation, la continuité plutôt que la rupture.
Gouverner ne suffit plus. Il faut rassurer, rassembler, apaiser. Il faut rappeler à chaque citoyen qu’il fait partie d’une histoire commune et qu’aucune page ne s’écrit sans lui.
Ce leadership qui transforme plonge ses racines dans la tradition politique qui a façonné notre culture de stabilité. Au nom de la fraternité et du devoir, l’houphouëtisme est devenu un repère solide en matière de paix publique et d’équilibre national. Nul besoin de le répéter à l’infini : on le ressent avant même de l’entendre.
Transformer une Nation, c’est d’abord installer un climat moral apaisé. Aucun projet sérieux ne peut grandir là où la confiance manque, où la passion étouffe la raison, où le vacarme recouvre la voix de la sagesse. La vraie transformation commence avec le retour du calme intérieur, la discipline collective, le respect et la responsabilité partagée.
On mesure la grandeur d’un pays non pas à la virulence de ses débats, mais à l’élégance de leurs conclusions. La coopération le fait avancer plus vite que la confrontation. Un pays grandit quand chacun comprend que sa propre liberté dépend de celle des autres, et que l’avenir se construit moins dans l’opposition permanente que dans la quête d’un équilibre juste.
Le leadership transformationnel, c’est l’art de montrer une direction claire sans agiter la foule. C’est la force tranquille qui rassure, la voix douce qui apaise, la vision longue qui dépasse les cycles et les humeurs du moment. C’est la conviction que la stabilité est une force, que la paix n’est jamais acquise pour toujours et qu’il faut l’entretenir chaque jour, que la Nation n’est pas une arène mais une maison commune.
La paix, notre point d’ancrage.
La discipline, notre garde-fou.
La fraternité, notre horizon.
La responsabilité, notre boussole.
Voilà comment, et pas autrement, on transforme vraiment une Nation.
 
Yaya Fofana
Président du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA)
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