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Le coronavirus responsable de la Covid-19 pourrait ne jamais disparaître, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Mais comment allons-nous pouvoir vivre avec lui ? Qu’est-ce qui va définitivement changer pour les humains qui qui avaient une autre manière de vivre? Plus d’accolades, plus de poignées de mains, des lavages de mains par dizaine : «vivre avec», ça veut dire quoi ? Vivre sans contacts humains, est-ce possible ? Se maintenir en permanence à 1 mètre les uns des autres, prendre les transports publics avec angoisse, porter des masques en faisant attention à bien les utiliser : vivre avec le virus, ça va donner quoi ? Devrons-nous vivre des années masqués, sans s’approcher les uns des autres à moins d’un mètre 50 ? “On est parti pour des mois de cohabitation avec le virus, tant qu’on a pas trouvé de vaccin”. Si on finissait par en trouver un, ce dernier ne serait pas prêt “avant l’horizon 2021”, prévient Karine Lacombe, experte en maladies infectieuses sur Franceinfo, lundi 20 avril.  « Ce virus pourrait bien s’ajouter à la liste des virus endémiques circulant dans nos communautés, et pourrait bien ne jamais disparaître totalement », explique Mike Ryan, spécialiste des urgences sanitaires à l’OMS.

Et de rappeler que la rougeole est toujours présente dans le monde alors qu’un vaccin est disponible. Stéphane De Wit, infectiologue au CHU St Pierre et grand spécialiste du VIH rappelle que « ce n’est pas le premier virus qui ne disparaîtrait pas. On peut parler du VIH (responsable du SIDA) qui est aussi un virus pandémique mais avec un tout autre scénario que le coronavirus. La question n’est pas de savoir s’il va disparaître mais comment va varier sa transmission. Va-t-il réapparaître ? Le fera-t-il comme la grippe qui revient chaque année, six mois dans un hémisphère et six mois dans l’autre ? Ou comme d’autres coronavirus (comme le SARS-Cov1 responsable de l’épidémie en 2002 en Asie), s’arrêter sans qu’on ait pu vraiment l’expliquer. »

Et de poursuivre : « Il faut rester humble, tous les scénarios sont plausibles. Même les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux, entre le professeur Raout qui continue à dire qu’il va s’arrêter et l’OMS qui pense qu’il ne s’arrêtera jamais. » L’infectiologue rassure: « Ce serait une grande première, cela ne s’est jamais vu dans l’histoire de l’Humanité qu’un virus soit agressif, transmissible et persistant sur de longues périodes. Soit il va s’arrêter, soit il deviendra cyclique c’est-à-dire qu’il pourrait revenir à plusieurs reprises pour devenir ensuite endémique. On va retrouver un virus qui persiste mais en bruit de fond, avec des cas qui surviendraient de temps à autre et qui seraient traités. Il ne nécessiterait plus les mesures drastiques que l’on vient de connaître. Mais pour le moment, cela reste des supputations. » Autrement dit, même s’il devient endémique, on ne devrait pas vivre comme nous venons de le faire ces deux derniers mois. Cela dit, le spécialiste nous rappelle que le port du masque et toutes les mesures d’hygiène, vont sans doute encore durer quelques semaines voire quelques mois en attendant la fin de la phase épidémique.

Vivre donc avec une maladie oblige souvent à gérer des symptômes, à prendre des médicaments, à se présenter à davantage de rendez-vous médicaux qu’à l’habitude et à devoir subir des examens et des procédures afin de surveiller l’évolution de la maladie.

 

Bakayoko Youssouf

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