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Des révélations sur leur tête-à tête

Ce n’est pas encore la rupture totale entre Alassane Ouattara, président d’honneur du Rassemblement des républicains (Rdr), et Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, également Vice-président de ce parti. Mais, les rapports entre les deux personnalités se sont distendus, et l’atmosphère est à la dispute, depuis un certain temps.

 

Les confidences que vient de livrer la version numérique de la Lettre du continent sont assez illustratives du profond désaccord entre le chef de l’État et son ancien Premier ministre. La poignée de main et le regard furtif qu’ils ont échangés, lundi 7 janvier 2019, au Palais présidentiel au Plateau, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux de nouvel an, masquent mal un profond malaise entre l’ancien chef rebelle et le président de la République.

Alassane Ouattara a instamment sommé Soro de sortir de sa posture hybride, et de clarifier sa position, relativement au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Faute de quoi, il doit quitter le « perchoir ». Les deux hommes se sont discrètement rencontrés, le dimanche 5 janvier 2019, au lendemain de la cérémonie de présentation du pagne officiel du congrès.

A cette occasion, Adama Bictogo, le Président du comité d’organisation (Pco) du congrès du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, a déclaré que ceux qui n’adhéreront pas au parti unifié, devront « libérer le tabouret le 27 janvier ». « Quand le congrès finit le 26 janvier, le 27 janvier, tu n’es pas Rhd, tu libères le tabouret. Tu es député, mais dès lors que tu es président d’institution, si tu n’es pas Rhdp, tu libères le tabouret. Tu es sénateur, tu n’es pas Rhdp, tu libères le tabouret. Tu es Conseiller économique, tu n’es pas Rhdp, tu libères le tabouret. C’est ça la clarification », a déclaré M. Bictogo, ajoutant que : « la politique, c’est la cohérence et le courage. Assumons notre histoire. Au Rhdp, nous assumons notre histoire, nous assumons notre choix… Pourquoi vous allez vous battre et puis d’autres vont manger le fruit de votre travail ? ».

Depuis son village de Ferké, Soro Guillaume s’était vivement élevé contre ce qu’il qualifie de « chantage », alors qu’il visite Konan Bédié, et qu’autour de lui, on exprime des réserves quant à la création de ce parti unifié. « Si on pense qu’on peut (lui) faire du chantage avec un poste, on se trompe ». « Si on me chasse de l’Assemblée nationale, ça fait quoi ? (…). Je ferai ce que je pense juste pour l’intérêt de la Côte d’Ivoire », avait-il ajouté.

Alassane Ouattara a donc tenu à échanger avec le Vice-président de son parti, avant la tenue de ce congrès, le 26 janvier 2019, au cours duquel il donnera des orientations qui serviront de bréviaire au parti naissant.

Selon la Lettre du continent, dans un article intitulé « L’ultimatum d’Alassane Ouattara à Guillaume Soro », après de nombreux reports, une rencontre entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro a finalement abouti. Celle-ci s’est déroulée le 5 janvier 2019, à Abidjan. « L’entretien, initialement calé pour la fin décembre, avant d’être reporté en raison de l’agenda des deux protagonistes, a abordé la question centrale du positionnement du président de l’Assemblée nationale pour la présidentielle de 2020 », informe le journal. Cette rencontre se serait déroulée, selon notre source, dans une atmosphère glaciale. « Dans une atmosphère glaciale, le chef de l’État ivoirien a notamment demandé à l’ancien chef rebelle de clarifier rapidement son choix, en rejoignant le Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), le nouveau parti unifié dont le congrès constitutif se tiendra le 26 janvier, dans la capitale économique ivoirienne », précise La lettre du continent. Citant des sources, ce journal indique que « Guillaume Soro a demandé un temps de réflexion pour apporter sa réponse, sachant qu’il effectue depuis plusieurs mois, un rapprochement avec Henri Konan Bédié, le patron du Pdci-Rda, lequel refuse de s’associer au Rhdp ». Guillaume Soro, ajoute notre source, « aurait plus ou moins été invité à démissionner de sa fonction, dans l’hypothèse de son refus d’adhérer à la majorité présidentielle ».

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