Une vraie fausse polémique a été suscitée par le journaliste André Silver Konan sur l’opportunité de doter les véhicules circulant en Côte d’Ivoire de nouvelles plaques d’immatriculation. Le ministre des Transports s’est fendu d’un communiqué pour éclairer sa lanterne. Ce document de son service communication est diffusé sur les réseaux sociaux.
Note explicative à l’attention de André Silver Konan, journaliste
Monsieur André Silver Konan
Suite à votre alerte de publication, le service communication du ministère des transports est entré en contact avec vous pour échanger. Il s’agissait de recueillir vos préoccupations et d’apporter des réponses autant que possible, en vue d’une bonne information du public.
En fin de compte, nous n’avons pas pu parler avec vous, avant de découvrir et de lire votre contribution sur la réforme des plaques d’immatriculation.
En résumé, nous notons que vous avez dit que la réforme des plaques d’immatriculation est une «plaisanterie». Pour vous, les usagers n’ont pas besoin de ce que vous considérez comme une tracasserie supplémentaire. Selon vous, ceci est fait pour «blesser l’argent» des Ivoiriens. Vous parlez en particulier de votre cas personnel avec votre Range Rover dont vous attendez la plaque depuis quatre mois.
Tout en saluant votre intérêt pour la question et pour les activités du ministère des Transports, nous souhaitons apporter des observations et des précisions.
S’agissant de la réforme des nouvelles plaques d’immatriculation, il faut savoir qu’elle est en vigueur depuis le 1er juin 2023.
Elle a été instaurée par qui et pourquoi ?
Dans un 1er temps, il faut savoir que les réformes sont motivées par le ministère mais examinées et validées par le gouvernement avec la caution du Président de la République. C’est donc un projet porté par tout un gouvernement. Ce n’est pas l’affaire du seul ministre. Ainsi, le conseil des Ministres du 18 janvier 2023 a décidé d’instaurer le Nouveau système d’immatriculation initiale des véhicules (NSIIV).
Justification
En effet, le gouvernement à travers le Ministère des Transports, en instaurant un nouveau système d’immatriculation initiale des véhicules (SIIV), vient ici accélérer la mise en place d’un autre système, celui de la vidéo-verbalisation.
Il vient résoudre la question des fausses plaques d’immatriculation en circulation; le doublon de numéro de plaque d’immatriculation; de certaines plaques illisibles; de la dégradation prématurée des plaques d’immatriculation ou encore de la lenteur dans la production des plaques.
Notons que la nouvelle plaque d’immatriculation est d’une qualité supérieure à celle existante.
Sa matière de type PMMA en acrylique (Poly Méthacrylate de Méthyle Acrylique), est commercialement connue sous différents noms, tels que plexiglass, acrylique et perspex; et joue un rôle de protection de la numérotation d’immatriculation contre les agressions extérieures.
La plaque est certifiée par la norme BS AU 145e:2018 qui répond aux neufs (9) tests et exigences suivants:
✓ Résistance aux chocs
✓ Résistance à la corrosion
✓ Résistances aux intempéries
✓ Résistance aux solvants
✓ Résistance thermique
✓ Colorimétrie
✓ Rétroflexion de la lumière visible
✓ Résistance à la réflexion
✓ Résistance à l’abrasion
La plaque PMMA en acrylique est munie d’un adhésif qui permet un laminage avec le film rétro-réflectif.
Les plaques PMMA sont fournies sous 3 formats différents :
· Format Auto (520x111mm)
· Format Carré (279x203mm)
· Format Moto (229x178mm)
Le film rétro-réflectif est sécurisé́ par un certain nombre d’éléments optiques que sont :
· Une étiquette holographique intégrant des effets optiques de haute sécurité,
· Un numéro unique permettant la traçabilité des films,
· Une impression flexo-graphique comportant des micro-textes.
Le film est compatible avec une impression digitale par laser toner du numéro d’immatriculation de la plaque.
Son but
La nouvelle plaque d’immatriculation permettra d’attribuer à tout véhicule automobile en Côte d’Ivoire un numéro d’ordre automatique, inscrit sur les plaques d’immatriculation dès la première immatriculation jusqu’à la destruction du véhicule, de façon à simplifier la procédure actuelle d’immatriculation et à accélérer la production et la pose des plaques d’immatriculation.
1. Concernant votre réaction sur l’argument des plaques illisibles, a-t-on besoin de prouver qu’il existe des millions de véhicules qui circulent avec des plaques d’immatriculation illisibles et donc non détectables par les caméras de surveillance dans le cadre de la vidéo-verbalisation ? Ce qui pose un vrai problème de sécurité nationale. Car quelqu’un peut rouler une voiture avec une plaque d’immatriculation illisible si elle n’est pas fausse ou en doublon, commettre un crime et disparaître dans la nature.
2. Sur le point des doublons et la capacité à traquer, il faut comprendre qu’aucune administration sérieuse n’a aucune volonté de traquer abusivement ses administrés.
Au contraire tout ce qui est fait par le ministre des Transports c’est dans l’intérêt des usagers de la route : Comment améliorer et développer le secteur des transports, les conditions de vie et de travail des agents du secteur par la formation et l’avènement de nouveaux outils de performance.
3. Par ailleurs, Monsieur André Silver Konan savez-vous que c’est le ministre Amadou Koné qui a freiné voire arrêté le système de frappe à froid ? Ça c’est un autre débat. Et nous sommes disposés à apporter des explications.
4. Pour la traque, le ministère des Transports n’a pas vocation à traquer ou réprimer. Il fait des réformes et sensibilise à leur compréhension et adhésion pour le bonheur de tous. Il revient à d’autres structures chargées de vérifier la conformité.
5. Enfin, il n’est pas courtois pour quelqu’un qui a la possibilité d’échanger (qui échange) avec les services du ministère de parler de «plaisanterie ou de propos blablabla» en parlant d’un membre du gouvernement, qu’on soit journaliste ou pas.
La qualité de journaliste ne donne pas droit aux manquements, aux propos injurieux ou aux atteintes à l’honorabilité des personnes.
En résumé, la nouvelle plaque d’immatriculation n’est pas une initiative isolée du ministre des Transports pour « blesser l’argent » des Ivoiriens et des Ivoiriennes, mais une réforme adoptée par le gouvernement.
Il est prudent d’éviter ce type de spéculation visant à mettre en cause sans preuve un membre du gouvernement, ainsi qu’un gouvernement qui a validé une réforme.
6. Restant à votre disposition si vous avez besoin de complément d’informations, nous espérons avoir pu fourni les explications utiles permettant de comprendre la réforme de la plaque d’immatriculation.
Fraternelles et cordiales salutations !
Sercom ministère des Transports