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Que Tidjane Thiam soit « l’étoile mystérieuse » que le PDCI veut positionner comme candidat à la présidentielle de 2025 ne fait aucun doute. C’est aussi visible que le nez sur le visage. Et on voit bien que tout est fait pour lui faire la courte échelle pour que soit faite la volonté de ceux qui ont décidé de faire de lui le successeur de Bédié et, plus tard, le candidat du PDCI à la prochaine présidentielle. Ce qui est déplorable dans ce scénario qui s’écrit sous nos yeux, c’est ce passage en force, cette manigance consistant à écarter tout ce qui peut apparaître comme obstacle sur son chef, quitte à tordre le cou au « code électoral » interne dont le PDCI s’est librement doté. Pourquoi écarter Guikahué, étant donné qu’il remplit les critères définis par le Comité électoral en charge de l’organisation de cette élection ? Sauf à laisser penser que Guikahué avait de bonnes chances de sortir vainqueur d’une élection qui l’opposerait à Thiam et donc pourrait être celui qui pourrait représenter le parti à la présidentielle de 2025, le Comité électoral aurait dû valider sa candidature, vu qu’il est éligible au regard des critères auxquels sont soumises les candidatures. Si tant est qu’il est sûr de son affaire, Thiam n’avait pas besoin de ce coup de pouce arbitraire et honteux pour lui permettre de gagner finalement sur…tapis vert cette bataille pour le contrôle du PDCI et, au-delà, pour représenter ce parti à la présidentielle 2025. Épargné de la redoutable épreuve d’un scrutin électoral interne, il pourrait partir à la prochaine présidentielle avec le handicap de celui qui ne se sera jamais frotté aux coups impitoyables qui sont généralement donnés à l’occasion de ces joutes électorales…

Les retraits successifs de Bendjo et Koumoué Koffi, ajoutés à l’éviction-surprise de Maurice Kacou Guikahué achèvent en effet de convaincre les uns et les autres des grandes manœuvres qui ont cours actuellement au Pdci où les « décideurs » semblent s’être fait leur religion sur celui qui conduira les destinées du vieux parti pour les cinq prochaines années. Mais ce qui se joue là, en réalité, dépasse la succession de N’zueba. Il s’agit, ni plus, ni moins, de mettre le parti sur orbite pour la Présidentielle d’octobre 2025. C’est en cela que l’invalidation de la candidature du secrétaire exécutif en chef, véritable poil à gratter pour le président intérimaire Cowppli-Bony, fait sens. Puisqu’il n’a pas suffisamment de ressort pour faire le poids face au candidat du Rhdp en 2025. Car, il ne faut pas se voiler la face, l’élection du président du vieux parti préfigure la bataille de 2025 sur laquelle mise cette formation pour revenir au pouvoir qu’il a perdu plusieurs décennies plus tôt. Cet enjeu dépasse donc, on l’aura compris, les compétences du secrétaire exécutif en chef, Pr Maurice Kakou Guikahué, qui fait de la gestion du Pdci la fin dernière de son engagement politique. Dès lors, le positionnement de Tidjane Thiam qui apparaît comme l’homme de la situation en raison de son brillant background semble aller de soi. Le reste n’est plus qu’un jeu d’enfant. D’où le spectacle auquel on assiste avec l’alignement de Bendjo et Koumoué Koffi, rivaux de l’ancien patron du Crédit suisse qui semble s’être passé le mot. Auxquels, il faut ajouter l’éviction du Capitaine Courage, en attendant la reddition du maire Yacé qui semble faire de la résistance. Histoire de faire certainement monter les enchères. Puisque c’est connu, chaque homme a son prix. Dans le cas contraire, l’on aura, le 16 décembre prochain, une opposition Thiam-Yacé dont l’issue ne devrait surprendre personne. La messe n’est-elle pas déjà dite pour le maire de Cocody qui ne devrait se faire aucune illusion. Aucune !

 

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