Antoine Griezmann pensait être débarrassé de Cristiano Ronaldo, son tourmenteur attitré, parti pour l’Italie. Mais le Portugais revient hanter le Français mercredi en huitième aller de Ligue des champions entre l’Atlético Madrid et la Juventus Turin, prétendants déclarés au sacre européen (20h00 GMT).
Au stade Metropolitano de Madrid, les deux clubs s’affrontent avec l’objectif affiché de revenir sur cette même pelouse le 1er juin pour la finale. Forcément, il y aura un grand déçu à l’issue du huitième de finale retour à Turin le 12 mars.
Et Griezmann espère qu’il ne passera pas une nouvelle fois à la trappe face à l’impitoyable Ronaldo, qui l’avait battu en finale de la C1 2016 avec le Real Madrid, puis en finale de l’Euro-2016 avec le Portugal.
En décembre, le champion d’Europe a encore supplanté le récent champion du monde au classement du Ballon d’Or: « CR7 », quintuple lauréat, a fini deuxième derrière Luka Modric, et devant « Grizi », dépité.
Griezmann (27 ans) veut croire qu’il finira par prendre l’ascendant sur l’encombrant Ronaldo (34 ans). Et pour devenir le meilleur joueur du monde, pas le choix, il faut briller en Ligue des champions !
« Je suis sur le bon chemin, j’ai fait deux podiums », a dit le Français, déjà troisième du Ballon d’Or en 2016. « Il faut que je travaille, que je joue bien sur le terrain et après on verra. »
– « Griezmann est extraordinaire » –
Ayant repoussé l’offre du FC Barcelone l’été dernier, Griezmann assume son rang de star à l’Atlético: il vient de marquer neuf buts sur ses onze dernières apparitions toutes compétitions confondues.
« Griezmann est un joueur extraordinaire, qui s’adapte à tous les besoins de l’équipe », a dit samedi l’entraîneur Diego Simeone après son but victorieux contre le Rayo Vallecano (1-0).
Par malheur pour le Français, l’inoxydable Cristiano Ronaldo ne fléchit pas. Rapidement intégré à Turin, le Portugais compte déjà 19 buts en 24 journées de Championnat d’Italie, dont il est le meilleur marqueur.
Mercredi, il revient à Madrid un mois après sa condamnation par la justice espagnole à une lourde amende pour fraude fiscale… et sept mois après son départ du Real Madrid.
Sous le maillot merengue, l’Atlético lui a souvent réussi: 22 buts en 31 matches. Et en Ligue des champions, « CR7 » est tout simplement le meilleur buteur de l’histoire de la compétition (121 buts).
– « Bloc en granit » –
« Avoir Ronaldo avec nous est un avantage », a résumé son entraîneur Massimiliano Allegri mardi.
C’est pour gagner la C1 que la Juve, finaliste en 2015 et 2017, est allée chercher le Portugais.
Finaliste en 2014 et 2016, l' »Atleti » rêve aussi du trophée: pour cela, il a édifié un stade flambant neuf et retenu à prix d’or Griezmann et Simeone, qui vient de prolonger jusqu’en 2022.
« Nous pensons avant tout à ce que nous pouvons offrir, à réveiller un stade extraordinaire qui va exploser », a lancé l’Argentin mardi.
Problème: la forteresse Metropolitano n’est plus imprenable cette saison (défaite 3-1 dans le derby face au Real) et les « Colchoneros » n’ont pas brillé ces dernières semaines.
Biberonné au réalisme à l’italienne, Simeone a néanmoins construit une redoutable machine à faire déjouer l’adversaire, « un bloc en granit » selon les mots d’Allegri. Cela fonctionnera-t-il contre la Juventus, aussi solide et efficace que l’Atlético ?
Pour déboulonner la « Vieille Dame », l’entraîneur argentin a récupéré le revenant Diego Costa, qui devrait être remplaçant. Aux côtés de Griezmann en attaque, Simeone devrait aligner Alvaro Morata, recrue phare de l’hiver et ancien de la Juve.
Quant à Allegri, il est confronté à des choix assez similaires. Lui aussi a sous la main un ex-attaquant de l’équipe d’en face, Mario Mandzukic. Le Croate jouera, associé à l’Argentin Paulo Dybala, dont l’entraîneur a officialisé mardi la titularisation.
Et puis il y a un incontournable, comme Griezmann: Cristiano Ronaldo.