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<title>Document sans nom</title>
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<body>Condamné à vingt ans de prison par la justice russe, Oleg Sentsov est toujours détenu dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique. C’est donc l’une de ses proches, sa cousine Natacha Kaplan, qui a reçu le prix en son nom et a prononcé devant le Parlement européen réuni à Strasbourg un discours rédigé par le cinéaste lui-même.

« Ce qui importe ce n’est pas comment une personne a vécu, non pas comment on va mourir mais pour quelle cause », a déclaré le cinéaste ukrainien emprisonné Oleg Sentsov dans un texte lu par sa cousine Natalia Kaplan lors de la remise par le Parlement européen du prix Sakharov pour la liberté de pensée.

« Les contemporains ne sont pas toujours justes mais l’Histoire l’est, tout le monde trouve sa place et le nom qui est le leur », a poursuivi le cinéaste dans ce texte. Dans ce message, il a aussi rendu hommage à Andreï Sakharov, grande figure de la dissidence à l’époque de l’URSS, qui a donné son nom au prix décerné par le Parlement. « Que mon nom soit associé au sien est un honneur trop grand pour moi. (…) J’espère que (…) j’aurai encore le temps de faire quelque chose pour avoir le sentiment d’avoir mérité ce prix », a-t-il dit.

Symbole de résistance

En Ukraine, la personne d’Oleg Sentsov est considérée comme un symbole de résistance à l’arbitraire russe, et son aura continue de grandir.

« Il a été informé qu’il était lauréat du prix et il considère cela comme un grand honneur, confie Natacha Kaplan à RFI. C’est un prix d’une grande renommée qui n’est pas attribué à tout le monde. Nous espérons que cela aide à sa libération. C’est une attention particulière qui est portée au sort des prisonniers politiques en Russie, donc ce prix permet de ne pas tomber dans l’oubli, c’est un outil complémentaire dans la lutte pour la libération des prisonniers politiques. Il est difficile de dire si cela aura une influence sur sa libération, car le tsar actuel de Russie est une personne très dérangée et il est impossible de prédire ses réactions. Si Oleg pouvait avoir une attente vis-à-vis des Européens il demanderait à ce qu’on arrête de saluer Poutine ! »

Vendredi dernier, plusieurs centaines de personnes ont assisté à Kiev à la représentation en avant-première d’une pièce appelée Les Nombres. Un texte d’Oleg Sentsov, une allégorie contre l’arbitraire, que le réalisateur ukrainien est en train d’adapter à l’écran. Il continue donc de créer depuis sa prison de Labytnangui, dans le grand nord russe, où il se remet difficilement de 145 jours de grève de la faim.

« La créativité ne peut être enfermée »

« Quand le film sortira et que Poutine en entendra parler, il comprendra qu’Oleg ne pouvait pas être un terroriste, qu’il est juste un homme de création, un réalisateur, un écrivain… Oleg a nous a prouvé que le corps peut être emprisonné mais que la créativité ne peut être enfermée, la créativité, c’est toujours la liberté », confie Anna Palentchouk, sa productrice, qui espère que ce film contribuera à sa libération.

Oleg Sentsov est toujours sous surveillance dans l’unité médicale de la prison, mais son état s’améliore. Il a repris du poids et il y a quinze jours, le réalisateur russe Askold Kourov, qui a réalisé un film sur lui en 2017, a réussi à le rencontrer quelques heures. « Bien sûr, le travail lui donne de la force, de l’énergie, de l’espoir. Quand j’ai discuté avec lui, pendant la grève de la faim, il continuait à parler de cinéma. Il ressemble à quelqu’un qui veut vivre, travailler et qui surtout veut revoir ses enfants, et ça pour lui c’est plus important que la création », raconte-t-il.

Cet hiver, le tournage des Nombres va commencer à Kiev pour donner naissance au second film d’Oleg Sentsov, rappelle notre correspondant Stéphane Siohan.
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