J’ai écouté l’intervention de Blé Goudé et j’ai été un peu surpris et choqué. Cocteau disait que « Le tacte dans l’audace c’est de savoir jusqu’où on peut aller trop loin « . Blé Goudé est allé trop loin. Par exemple quand il parle du pardon à Soro, je dois dire que lorsque nous avons signé l’accord politique de Ouagadougou (APO) dont je fus un des rédacteurs , nous avions jugé utile de lui adjoindre un code de bonne conduite dans lequel on a invité toutes les parties à éviter de s’attaquer entre elles. Ainsi la partie présidentielle devait s’abstenir d’ offenser la partie rebelle et vice versa. Cela pour permettre la mise en œuvre tranquille de l’APO. Peut-être que le président a estimé que sa sortie avec Issa Sangaré Yeresso n’était pas dans l’esprit du code de bonne conduite. Il a dû l’appeler pour qu’il présente ses excuses à M. SORO, non pas en tant que SORO, mais en tant que Premier Ministre de Côte d’Ivoire. Je me rappelle que toujours dans le même cadre, que le Ministre Tagro, chef de délégation de la partie présidentielle avait fait également fait une sortie violente et le même président l’a interpellé pour qu’il présente ses excuses à SORO, non pas en tant que SORO, mais en tant que premier ministre de la Côte d’Ivoire. Ce qu’il a fait. Les présidents
AFFI Nguessan et Mamadou Koulibaly avaient été aussi interpelés pour des propos jugés virulents à l’encontre du Premier Ministre. Le président pensait qu’il fallait le laisser travailler tranquillement pour ne pas qu’il ait prétexte pour ne pas faire le désarmement. C’était dans le feu de l’action. Donc le cas de Blé Goudé n’était pas un cas isolé. Le président agissait de bonne foi. On peut tout dire aujourd’hui mais dans le feu d’une action, les solutions se comptent. C’est ce que je voulais dire sur ce point.
Sur les autres points, je n’étais pas à la CPI, mais je voulais dire à Blé que « la démarche gêne la marche ». On ne règle pas un problème avec son papa et sa maman en public.
La prison (et il le sait plus que tout le monde) est un lieu d’épreuves douloureuses qui affectent à la fois le moral, le psychologique et physique tant et si bien que quelque soit ton moral d’acier, il finira par en être affecté. Profiter de de cela pour en faire un déballage me paraît excessif et tout ce qui est excessif est insignifiant. Tout ce qui s’est passé à la CPI devrait et doit rester à la CPI. J’observe que la CPI est devenue trop bavarde. Elle doit se taire un peu.
Je suis Senoufo. Quand on revient de l’académie du Bois Sacré, tout ce que l’on voit et entend dedans et que l’on fait du dedans, c’est un secret que seule la mort t’arrache. Venir à la place publique pour parler du bois sacré te déshumanise. La personne n’est plus digne de la communauté. Elle perd la considération et la confiance de ceux qu’elle attaque et devient ridicule aux yeux de ceux qui l’ont envoyé désacraliser le sacré. La personne peut faire l’objet d’excomunication. LA CPI PARLE TROP. ELLE PEUT SE TAIRE UN PEU.
Par ailleurs pour un équilibre du débat, Blé Goudé devrait dire un jour le bien que le président Gbagbo lui a fait. Son ascension politique, sociale, financière, il n’en parle jamais et je pense que le président Gbagbo en est un peu pour quelque-chose. Il faudra qu’on en parle un jour. Ce jour là on comprendra que le président n’est pas parfait , il a ses défauts, il n’est pas « Virgo intacta », mais il est Bon, Généreux, sensible et il a fait du bien à ses enfants à un moment donné de la lutte et de la vie. Peut être que le moment est arrivé d’en parler Haut et Fort. N’est ce pas ?
Konaté Navigué
































