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Dans la bataille qui se profilait à l’horizon avec Affi N’guessan pour le contrôle du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo a décidé de rester l’arme au pied. Il a plutôt choisi de créer son nouveau parti politique. Selon plusieurs sources, le nom devrait être connu le samedi 2 octobre. L’ex-président n’a pas souhaité s’engager dans une bataille juridique avec son ancien Premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, qui dirige l’aile légale du FPI. Un FPI qu’il a qualifié d’«enveloppe» laissé entre les mains de son ex-collaborateur.

Laurent Gbagbo qui veut toujours être maître du jeu politique au niveau de l’opposition veut absorber des partis dits de gauche. Mais l’affaire semble mal embarquée puisque l’Union pour la République et la démocratie (URD) de Danièle Boni Claverie appelée à se fondre dans le moule Gbagbo joue la carte de la prudence. Se disant centriste, ce parti contrairement à l’Ung de Stéphane Kipré veut discuter de cette option avec ses militants. Ils ne sont pas trop chauds.  Il est vrai, l’URD est partenaire d’Ensemble pour le développement (EDS), mais Danièle Boni Claverie rappelle que Laurent Gbagbo n’est pas leur référent politique. Il reste un choix pour eux.

Les quelques partis proches idéologiquement de Laurent Gbagbo sont appelés à rejoindre la nouvelle formation, dont le nom devrait être connu en octobre prochain. L’objectif de la mise en place de ce grand ensemble de gauche que Gbagbo appelle de tous ses vœux est ni plus ni moins que de reconquérir le pouvoir d’État en 2025. Après s’être donné autant de mal pour revenir dans le débat politique, des observateurs voient Laurent Gbagbo difficilement laisser d’autres acteurs émerger dans le cadre de ce parti politique. Il veut être le maître du jeu politique. Tout simplement.

Le risque est bien grand pour Gbagbo

Pourra-t-il tirer cette nouvelle machine en gestation vers le haut, au regard de l’âge, de son état de santé, pas très rassurant ? Est-ce que Laurent Gbagbo parviendra à rassembler la gauche ivoirienne là où il a échoué à faire la paix avec Affi N’Guessan et Simone Gbagbo, première vice-présidente du FPI ? Qu’à cela ne tienne, Gbagbo veut puiser dans les ressources de l’ancien FPI. Il veut prendre appui sur ce vivier pour asseoir les bases de son prochain instrument de combat. Et il y a une véritable campagne de débauchage des fédéraux FPI qui est en cours.

Au regard de la transition générationnelle qui se profile à l’horizon, il y a fort à parier que le projet de Laurent Gbagbo sera longuement analysé par les jeunes loups engagés en politique.

Entre Laurent Gbagbo (76 ans) et Affi N’Guessan (68 ans), l’histoire ne nous a pas encore dit qui va emporter la bataille de la gauche. Et de la transition générationnelle. S’il y en a.

Stéphane Badobré

 

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