Une dizaine de militaires ont annoncé, ce mercredi 30 août 2023 au matin lors d’une allocution télévisée, « mettre fin au régime en place » et avoir placé le président Ali Bongo Ondimba « en résidence surveillée ».
Ils ont annoncé leur volonté de mettre « fin au régime en place » dans le pays. Un coup d’État annoncé peu de temps après la proclamation d’un nouveau mandat pour Ali Bongo, à la tête du pouvoir depuis 14 ans.
• Ali Bongo réélu avec 65% des voix
La population gabonaise s’est rendue aux urnes le samedi 26 août pour élire le dirigeant du pays. Deux candidats ont récolté la majorité des scrutins, Ali Bongo, en place depuis une quinzaine d’années, a engrangé 64,27% des bulletins. Face à lui, l’opposant Albert Ondo Ossa, qui a obtenu 30,77% des suffrages. Les douze autres candidats ont signé des scores négligeables
Ces résultats officiels ont été annoncés dans la nuit. Mais des doutes sur leur validité étaient déjà émis avant même la clôture des bureaux de vote. Ainsi, samedi déjà, Albert Ondo Ossa avait dénoncé des « fraudes orchestrées par le camp Bongo ».
Lundi, ce même camp d’opposition avait demandé au président en place d’organiser une passation de pouvoir « sans effusion de sang » en avançant un résultat différent au scrutin. Ils n’ont cependant fourni aucune preuve pour étayer leur autre décompte.
Ali Bongo devait entamer son troisième mandat, cette fois écourté à 5 ans au lieu de sept. L’homme de 64 ans n’est cependant pas le premier homme de la famille à tenir le pouvoir. Avant lui, son père Omar Bongo Ondimba avait tenu le poste suprême pendant 41 ans. Une « dynastie Bongo » régulièrement dénoncée par l’opposition.
• Les militaires dénoncent un scrutin « tronqué »
Ces élections semblent être la raison qui a poussé les militaires à prendre le pouvoir. Dans leur allocution télévisée ceux-ci ont annoncé que les « résultats tronqués » du vote étaient « annulés ». Ils estiment que les élections n’ont pas rempli « les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les Gabonais ».
Les militaires ont, par ailleurs, annoncé la dissolution de toutes les institutions du pays, du gouvernement au Sénat en passant par le Centre gabonais des élections.
Il ne s’agit pas de la première fois qu’un scrutin au Gabon est qualifié de truqué. En 2016 des observateurs européens, dont l’Union européenne, avaient confirmé les accusations de fraude soulevées par l’opposition. Des émeutes avaient éclaté un peu partout dans le pays, et avaient été réprimées violemment.
Qui pour prendre le pouvoir par intermittence? Les militaires ont porté ce mercredi en triomphe Brice Oligui Nguema, le chef de la garde présidentielle. Il pourrait s’imposer – au moins temporairement – comme un nouvel homme fort.
Avec BFM