PARTAGER

De l’architecture à la peinture, comment peut-on présenter votre parcours ?

Ma passion pour l’art graphique et la peinture remonte à l’enfance au moment où j’avais quatre ans. Plus grand, j’ai fait trois ans de formation en architecture sur Paris et en milieu de cursus, ma passion pour la peinture a pris le dessus. Ainsi, toutes les nuits, dans les rues de Paris, je collais mes affiches pour me faire connaître, et progressivement j’ai posé, pierre après pierre, à l’édifice pour arriver aujourd’hui à pouvoir exposer dans le monde entier. Aujourd’hui, je suis à Abidjan dans le cadre d’une exposition à la galerie Art’Time où pendant quatre jours, j’ai travaillé sur une œuvre murale de 16 mètres, réalisée sur la façade de la galerie. Pour cette exposition d’Abidjan, j’ai créé une collection spéciale « Night On Earth », composée de 11 toiles et 10 « Take-Away » qui sont exposés jusqu’au 10 octobre.

Comment définissez-vous votre style ?

Mes référents artistiques se situent dans la Pop culture américaine des années 80-90 avec les Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, John Warhol, Keith Haring qui évoluaient dans un univers très coloré. Mon style s’inscrit donc à la base dans la pop culture que j’exporte dans différents référents acquis tout au long de mon enfance. Ma ligne est simple et au premier abord donne l’effet d’un jeu de plusieurs logos dans mes créations.

Avant votre arrivée à Abidjan, aviez-vous une idée nette de ce qui se fait en Afrique ?

J’avoue que j’avais une idée très vague, on va dire européenne. Je pensais donc qu’il n’y avait que de l’art africain. Mais là, j’ai découvert des artistes qui ne s’inscrivent pas du tout dans l’art africain pur. Ils ont certes un vécu africain mais, ils s’inspirent de référents beaucoup plus variés qui traversent plusieurs cultures pour proposer au monde des œuvres nouvelles et originales. Je pense que nous artistes européens, lorsque nous venons ici, c’est pour nous une grande source d’inspiration mais aussi une opportunité de partage et d’échange d’expériences et de styles avec les artistes africains. C’est pourquoi c’est super important de sortir pour découvrir de nouvelles cultures.

Quelle est la différence fondamentale entre le pop art et le street art ?

Je peux aussi me définir comme un street-artiste avec les fresques murales que je réalise. La seule différence réside dans la technique d’exécution. Loin de moi l’envie de dénigrer l’œuvre des street-artistes, mais quand on pense street art, on pense automatiquement graffiti, travail rapide exécuté de manière aléatoire. Moi, mon travail est très précis et je prends beaucoup de temps pour la création de mon œuvre.

La vulgarisation de l’art que vous prônez n’est-elle pas en contradiction avec une certaine opinion qui présente l’art comme étant élitiste ?

Pendant de nombreuses années, il a été caractérisé de la sorte. Mais moi, comme son nom l’indique, Pop art, j’ai envie de populariser mon art et le rendre accessible à la masse en proposant des œuvres adaptées à ce monde qui est devenu un monde de grande consommation. Le travail est donc complètement popularisé pour tous et pour toutes les couches sociales. Les gens n’ont pas forcément les moyens de s’acheter une grande œuvre et c’est là que nous intervenons pour leur proposer des œuvres de petits formats ou produits dérivés à leur portée, sans toutefois dénaturer l’écriture artistique qui nous caractérise. L’objectif principal est de rendre accessible au grand nombre nos œuvres, comme l’a fait le célèbre artiste américain Keith Haring, décédé en 1990 à New York. Il a proposé des magasins de ses produits dérivés et cela l’a rendu encore plus populaire.

Entretien réalisé par SERGES N’GUESSANT

PARTAGER