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Des preuves suffisantes existent pour ouvrir une enquête sur la responsabilité de hauts responsables saoudiens, y compris le prince héritier Mohammed ben Salman : c’est ce qu’a déclaré mercredi la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, après six mois d’enquête sur la mort de Jamal Khashoggi. Ce journaliste avait été tué le 2 octobre dernier dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. La Turquie, qui n’a cessé de mettre en cause le pouvoir saoudien, salue les conclusions du rapport onusien.

La Turquie attendait ce rapport des Nations unies avec plus d’impatience qu’aucun autre pays. Dès la confirmation de la mort de Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d’Istanbul, les autorités turques avaient tout fait pour donner à l’affaire un retentissement mondial, plaidant pour l’ouverture d’une enquête internationale.

C’est aussi ce que recommande ce rapport onusien, dont la Turquie semble satisfaite. « Nous soutenons avec force les recommandations de la rapporteure pour élucider le meurtre de Khashoggi et pour demander des comptes à ceux qui en sont responsables », a réagi, sur Twitter, Mevlüt Cavusoglu, ministre des Affaires étrangères.

La rapporteure spéciale de l’ONU plaide pour la tenue d’une enquête pénale internationale sur la responsabilité individuelle des hauts responsables saoudiens, y compris celle du prince héritier. C’est précisément ce que réclament les autorités d’Ankara, qui ont accusé publiquement Mohammed ben Salman d’avoir commandité ce meurtre.

La Turquie estime donc que ce rapport lui donne raison – elle qui, depuis des mois, accuse les pays occidentaux, notamment les États-Unis, de ménager Riyad au nom de leurs intérêts économiques.

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