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Au lendemain du coup d’Etat militaire, le général Horta N’Tam a été investi président de la transition pour diriger la Guinée-Bissau pendant un an.

En Guinée-Bissau, les militaires ont pris le pouvoir mercredi (26.11) à la faveur d’un coup d’Etat contre le président Umaro Sissoco Embalo et la suspension du processus électoral, trois jours seulement après les élections présidentielle et législatives, dont les résultats provisoires étaient attendus ce jeudi.

« Je viens d’être investi pour assurer la direction du Haut commandement », a déclaré ce jeudi le général Horta N’Tam, après avoir prêté serment lors d’une cérémonie au siège de l’état-major bissau-guinéen, où la sécurité a été fortement renforcée. Des dizaines de militaires lourdement armés ont été déployés sur place.

Peu après la nomination du général N’Tam, l’armée a aussi annoncé la réouverture des frontières, fermées mercredi. La Guinée-Bissau a pour voisins le Sénégal au nord et la Guinée au sud.

« Toutes les frontières sont ouvertes dès maintenant », a déclaré le général Lassana Mansali, inspecteur général des forces armées.

A Bissau, la capitale, les rues étaient quasi-désertes et sous étroite surveillance militaire. L’atmosphère dans le centre-ville ressemblait à celle d’une journée ville morte. Des militaires en faction quadrillent toute la zone autour du palais présidentiel.

La Cedeao condamne le coup d’Etat
La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fermement condamné ce putsch, le qualifiant de « menace directe pour la stabilité du pays et de la région ».

Condamnant « sans équivoque le coup d’Etat » la Cédéao « réaffirme sa « tolérance zéro (…) à l’égard des changements anticonstitutionnels de gouvernement ».

Le président en exercice de l’organisation, le chef de l’Etat sierraléonais Julius Maada Bio, « se tient prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le rétablissement rapide de la gouvernance constitutionnelle ».

La Guinée-Bissau, habituée des coups d’Etat
Le président sortant Umaro Sissoco Embalo, qui était donné favori à la présidentielle de dimanche (23.11), est détenu depuis mercredi par des militaires.

L’Union africaine, qui a condamné « sans équivoque » le coup d’Etat, demande la remise en liberté « immédiate et inconditionnelle » d’Umaro Sissoco Embalo.

Selon un correspondant de la DW, « beaucoup de Bissau​-guinéens estiment que le coup d’État est une mise en scène orchestrée par Umaro Sissoco Embalo, une information non confirmée, puisque lui-même détenu ainsi que les principaux opposants.

En effet, le principal opposant bissau-guinéen Domingos Simoes Pereira – dirigeant du puissant PAIGC, parti historique ayant mené la Guinée-Bissau à l’indépendance en 1974 – qui avait été écarté de la présidentielle de dimanche, a été arrêté mercredi, selon des proches et un collaborateur.

La Guinée-Bissau déjà connu quatre coups d’Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance. La proclamation des résultats électoraux a ainsi souvent donné lieu à des mouvements de contestation dans ce pays.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « suit la situation avec une profonde préoccupation », a souligné son porte-parole, et a exhorté toutes les parties prenantes à « faire preuve de retenue et à respecter l’Etat de droit ».

 

Source: DW

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