PARTAGER

S’il y a un fait qui n’échappe pas aux Ivoiriens, c’est le rôle que se sont assigné les cyber-activistes proches de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Ils animent désormais les pages nécrologiques des réseaux sociaux, en annonçant, sans vérification aucune, le décès des personnalités proches du président Alassane Ouattara et opposées à leur mentor, Guillaume Soro. Amadou Gon Coulibaly a fait les frais de cette stratégie. Hospitalisé à Paris pour des soins, entre mars et juin 2020, il a été traqué par les pro Soro dans les hôpitaux afin de savoir exactement où il était et ce qu’il avait. C’est alors qu’on a découvert une certaine Maïmouna Camara alias la guêpe, résidente aux États Unis et proche de Soro. Celle-ci s’est faite passer pour un proche parent de Gon Coulibaly, afin d’obtenir des informations sur son état de santé qu’elle a divulguées sur les réseaux sociaux. Guillaume Soro et ses amis venaient d’ouvrir la porte de la bêtise. Même quand Gon décède à Abidjan, le 8 juillet 2020, c’est la Sorosphère qui annonce, en premier, la nouvelle sur les réseaux sociaux. Ils s’en délectaient presque.

« Comme dans le cas Gon Coulibaly »


Amadou Gon Coulibaly a été traqué dans les hôpitaux de Paris par les pro Soro
Amadou Gon Coulibaly a été traqué par les pro Soro dans des hôpitaux de Paris

Aujourd’hui, la stratégie est remise au goût du jour. Cette fois, Soro a dans son collimateur le Premier ministre Hamed Bakayoko et le président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro. Pourquoi ces deux personnalités ? Hamed Bakayoko est aujourd’hui considéré par les Soroïstes comme le successeur potentiel du président Ouattara à la tête de l’exécutif. Par ailleurs, tous deux se connaissent très bien pour s’être attaqués, par staff opposé, pendant le premier mandat du président Ouattara. C’est la montée en puissance d’Amadou Gon qui a donné du répit à Hambak. Aujourd’hui, Hamed est de nouveau la cible. En l’attaquant, il fait d’une pierre deux coups : vider son contentieux avec Hambak et pourquoi pas, le « détruire » du dispositif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). D’où les rumeurs distillées sur un prétendu empoisonnement du Premier ministre, alors qu’il n’en est rien !

« Pourquoi Amadou Soumahoro ? »

Amadou Soumahoro est celui qui a humilié Soro au Maroc

Amadou Soumahoro s’est retrouvé « au mauvais moment au mauvais endroit », du moins dans l’entendement de Soro et ses proches. Il est celui qui a non seulement remplacé Guillaume Soro, mais bien plus, c’est lui qui l’a humilié au Maroc au cours de la 27ème Assemblée générale de l’Assemblée parlementaire francophone (Apf), le 17 juin 2019. Ce jour-là, Soro a été éconduit de la salle par la sécurité des lieux, malgré ses cris. Doublement humilié (il n’a même pas participé au travaux et les autorités marocaines lui ont fermé leurs portes), Soro s’est envolé pour l’Espagne, puis Paris. Cette humiliation a marqué le début de son exil. C’est donc naturellement que Amadou Soumahoro se trouve dans sa ligne de mire, d’où l’annonce, par la guêpe et de plusieurs de ses relais, de la mort du président de l’Assemblee nationale. Ce qui est évidemment faux, selon l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire à Paris, qui l’a joint par téléphone dans la soirée du dimanche 21 février 2021.

Selon un sociologue qui a requis l’anonymat, l’attitude de Soro et ses proches traduit un mal être, un désespoir. « C’est la matérialisation du désespoir. En Afrique et partout dans le monde, on ne peut prévoir gouverner en comptant sur la mort des autres, pire, en la souhaitant. C’est le sommum de la bêtise. On touche le fond », a indiqué le sociologue. « Je suis ahuri devant tant de mépris pour la vie humaine. Soro et ses proches sont de véritables croque-morts. Ils ont raté leur vocation. Ils auraient dû ou pu travailler dans un cimetière », ironise-t-il.

PARTAGER