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La stratégie reste la même pour les responsables du Front populaire ivoirien tendance Gbagbo ou rien (FPI-GOR). Chaque fois qu’il s’est agi d’annoncer une date pour le retour de Laurent Gbagbo à Abidjan, ils l’ont fait de façon unilatérale.

C’est encore ce qui s’est passé ce 31 mai quand Assoa Adou informait ses camarades de parti que Laurent Gbagbo le charge de leur annoncer qu’il revient le 17 juin à Abidjan. La stratégie ici est donc de mettre le gouvernement devant le fait accompli pour cet évènement tant attendu.

Il se trouve que les autorités ivoiriennes n’ont pas été associées au choix de cette date. Alors qu’un comité comprenant le gouvernement et des partisans de Laurent Gbagbo travaillait depuis quelques semaines pour arrêter les modalités pratiques de ce retour en Côte d’Ivoire.

Selon le porte-parole du gouvernement de Côte d’Ivoire, Amadou Coulibaly, cette date du 17 juin avancée par le FPI-GOR pour le retour au pays de l’ancien président Laurent Gbagbo n’a pas fait l’objet d’un «choix consensuel».

Avant lui, c’est le ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin – pourtant partie prenante des discussions avec le FPI sur les modalités de ce retour – assurait à RFI ne pas en avoir été informé.

Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, également joint par RFI, regrette que cette décision ait été prise de manière unilatérale. «Ce que nous avions convenu, c’est que la date devait être choisie de façon consensuelle. Donc, pour nous, il n’y a pas de date», prévient-il.

Le ministre de la Communication va jusqu’à remettre en cause la possibilité de ce retour : «Je ne sais pas comment il arriverait à cette date du 17 juin si aucune disposition n’est prise pour son accueil».

Depuis le mois d’avril, les discussions entre le comité d’accueil de Laurent Gbagbo et le gouvernement portent sur la sécurisation du lieu de résidence de l’ancien président ou encore les modalités de l’accueil populaire réservé au «Woody», qui compte toujours de nombreux partisans dans le pays.

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, avait déclaré au début du mois d’avril que Laurent Gbagbo pouvait rentrer «quand il le souhaitait», et que ses frais de voyage seraient pris en charge.

Mais selon le porte-parole du gouvernement, la date de ce retour devait faire l’objet d’un accord entre les différentes parties.

«Il y a quand même tout un ensemble de choses qu’il faut régler en amont», insiste Amadou Coulibaly.

«Quand ils vont nous saisir pour nous donner une date, nous allons décider ensemble si cette date est tenable ou pas», précise enfin le porte-parole.

Badobré Stéphane

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