Comme il fallait s’y attendre, Donald Trump a été acquitté. En lançant la procédure de mise en accusation de Donald Trump, le 24 septembre 2019, les démocrates savaient qu’il était peu probable qu’une majorité au Sénat la pousse à son terme en destituant le président des Etats-Unis. La majorité qualifiée de 67 voix sur 100 semblait inaccessible compte tenu du poids des républicains au Sénat (53) et de l’extrême polarisation qui a saisi Washington avant même l’élection du milliardaire mais que sa présence à la Maison Blanche a accentuée. Diagnostic confirmé mercredi 5 février, avec l’acquittement du président par le Sénat.
Pour quels motifs les démocrates se sont-ils pourtant lancés dans cette entreprise ? Parce que le marchandage proposé par Donald Trump à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, la justifiait, ont-ils assuré. Le président américain avait suggéré l’ouverture par Kiev d’enquêtes visant des adversaires politiques du milliardaire en échange d’une invitation à la Maison Blanche et du déblocage d’une aide militaire gelée sans explications. Ils ont très probablement calculé qu’exposer l’affaire ukrainienne dans la plus grande clarté possible ne pourrait que pénaliser le président des Etats-Unis lors du scrutin de novembre, à défaut de l’écarter. De nouvelles révélations ne sont d’ailleurs pas à exclure d’ici là.
L’image de Donald Trump s’est pourtant améliorée pendant cette procédure. Un paradoxe alors que la mise en accusation du président a été soutenue par une majorité de personnes interrogées, selon des sondages convergents, contrairement à ce qui s’était passé pendant celle du démocrate Bill Clinton, de 1998 à 1999. Il reste à savoir si cette amélioration sera ou non pérenne.