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Avec la hausse du cours du blé sur le marché international, le prix de la baguette de pain est menacé. Les autorités et les boulangers doivent se concerter à ce sujet.

Ce jeudi, débute la série de rencontres entre le gouvernement et le secteur privé, pour lutter contre la flambée des prix sur le marché. Mais, une question reste préoccupante : le coût de la baguette de pain. Hier, en conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a fait savoir que, pour maintenir le prix actuel de ce produit de grande consommation, la Côte d’Ivoire pourrait revoir la norme du pain. Des intrants pour pallier le blé, devenu trop cher, seraient ainsi envisagés, sans pour autant altérer la qualité du pain. Les Ivoiriens pourraient ainsi s’attendre à consommer du ‘‘pain au mil’’, au manioc, etc. Mais, dans la pratique, cela reste impossible. Du moins, selon les spécialistes.

Farine de manioc

Smaïla Silué, président de l’Association des boulangers de Côte d’Ivoire, section Bouaké, explique pourquoi : «Les seuls intrants qu’on pourrait considérer dans ce cas de figure restent la farine de mil, la farine de banane et de la farine de manioc. Mais avec ces aliments, le taux de gluten reste nul. Et c’est mauvais pour le pain. Jusque-là, tous les efforts des acteurs du secteur pour faire du pain avec ces produits sont restés vains. Les seuls pains que nous avons réussi à faire sont les pains spéciaux qui ne se vendent qu’à petite échelle».

 

On le sait, le prix du sac de la farine varie entre 19 et 23 000 FCFA, à cause de la flambée du cours du blé sur le marché international.

Fiscalité

Pour Smaïla Silué, il n’y a pas que le prix de la farine qui ait augmenté. Il y a la levure et même l’‘‘améliorant’’.

Si le blé ne peut être ni substitué ni accompagné, que faut-il faire alors pour conserver le prix actuel du pain ?

«On ne peut pas remplacer le blé et nous sommes incapables d’influencer le cours de cette céréale. La seule chose que nous pouvons faire, c’est d’agir sur la fiscalité. Les boulangers sont soumis à la même fiscalité que les grandes entreprises. Cela nous étouffe. Il faut procéder à un allègement de la fiscalité vis-à-vis des boulangers, cela règlera le problème de la hausse du prix de la farine et des autres intrants», propose Smaïla Silué.

À l’entendre, c’est le seul moyen pour conserver le prix de la baguette de pain à 150 FCFA.

D’après Soumahoro Ben N’Faly, président de la Fédération nationale des organisations des consommateurs de Côte d’Ivoire (Fnoc-CI), c’est maintenant que les rencontres avec les opérateurs économiques auront lieu. Et c’est seulement après cette étape qu’on pourra proposer de véritables solutions à la cherté du prix.

Stéphane Badobré

 

 

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