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Depuis plusieurs jours, la police occupe les locaux de Confidencial, un média numérique d’opposition, ainsi que de plusieurs organisations humanitaires. Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent des attaques illégales et une décision arbitraire du régime de Daniel Ortega.

Samedi 15 décembre, un journaliste a été violemment agressé par la police et plusieurs organisations occupées par les forces de l’ordre se sont vues perquisitionnées. La police dans les locaux du Confidencial, a « saccagé notre salle de rédaction. C’est une attaque brutale contre la liberté de la presse et la liberté d’entreprise. Ils sont entrés dans les bureaux […] et ont pris des ordinateurs, du matériel de montage et toutes sortes de documents », dénonce le journaliste Carlos Fernando Chamorro.

Perquisition à la Cenidh, une ONG emblématique

Dans le même temps, les bureaux du Centre nicaraguayen des droits de l’homme (Cenidh), selon lequel la répression des manifestations anti-Ortega aurait fait 322 morts depuis le début de l’année, ont été perquisitionnés de la même manière, selon ses responsables. Vilma Núñez, présidente du Cenidh, joint par RFI, ajoute qu’elle a reçu des pressions :

« Je veux dénoncer le danger face auquel je me retrouve. Ma vie est en danger actuellement. Je n’ai jamais dénoncé de harcèlements, je n’ai jamais dénoncé de risques. Rien, mais à cet instant oui. Définitivement, ma vie court un danger. La police m’a averti et m’a menacé, on m’a dit que si je bouge, si je fais quelque chose, je devrais en assumer les conséquences. La police m’a dit que je devais arrêter de les déranger. »

D’autres ONG ont fait l’objet des mêmes opérations. Le régime explique ces perquisitions en déclarant qu’elles « violent la nature de leurs fonctions » et font la promotion « de crimes de haine ». Michelle Bachelet à la tête du Haut-Commissariat pour les droits de l’homme a appelé le gouvernement à « cesser immédiatement les persécutions ». La représentante de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), Ana María Tello, s’est rendue vendredi dans les bureaux de Confidencial et a dénoncé « une augmentation notable du harcèlement des ONG et des membres de la presse ».

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