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« Les juges sont comme des arbitres. Les arbitres ne font pas les règles, ils les appliquent », déclarait John Roberts aux sénateurs chargés de confirmer sa nomination à la haute Cour, en 2005. Fidèle à cette vision, ce conservateur aux yeux bleus a toujours cherché à se poser au-dessus des querelles partisanes. À 64 ans, le voilà aujourd’hui plongé dans une bataille historique, divisant profondément le pays : le procès en destitution de Donald Trump, qui dénonce de son côté une « machination » ourdie par l’opposition démocrate.

Impeachment de Trump : « Ça ne changera rien à la campagne électorale américaine »

Avant lui, seuls deux présidents de la Cour suprême ont eu à jouer un tel rôle : Salmon P. Chase pour le procès Andrew Johnson en 1868, et William Rehnquist pour celui de Bill Clinton en 1999.

Des bancs de Harvard à la Cour suprême
Considéré comme un juriste brillant, John Roberts possède une solide expérience. Né à Buffalo dans l’État de New York, diplômé de la faculté de droit de Harvard, il rejoint l’équipe juridique de la Maison Blanche sous Ronald Reagan en 1982, à l’âge de 27 ans. Il devient avocat général des États-Unis sous George W. Bush en 1989 avant de partir travailler dans un cabinet d’avocats privé, de 1993 à 2003.

Après avoir été juge à la cour d’appel fédérale de Washington pendant deux ans, George W. Bush le nomme à la Cour suprême en 2005 pour remplacer la juge démissionnaire Sandra Day O’Connor. Une mission de courte durée : moins de deux mois plus tard, il est désigné au poste de président de la haute Cour, devenu vacant à la suite du décès du juge William Rehnquist. Et devient, à 50 ans, le plus jeune président de l’histoire de la Cour depuis plus de deux siècles.

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