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C’est une journée cruciale pour Theresa May. Les 650 députés britanniques vont voter ce mardi soir sur l’accord de Brexit conclu par la Première ministre britannique avec Bruxelles. Un accord critiqué de toutes parts, aussi bien par ceux qui sont favorables à une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 29 mars que par ceux qui y sont opposés. C’est d’ailleurs pour éviter un rejet que Theresa May s’est rendue lundi à la Chambre des communes.

C’est une journée déterminante qui va enfin permettre de mesurer clairement le degré d’opposition au texte de Theresa May.

Jusqu’à présent, on parle de « nombreux » députés vent debout contre cet accord de retrait mais sur ceux qui se disent prêts haut et fort à rejeter ce « deal », combien en réalité vont, du côté conservateur, oser aller jusqu’au bout et se rebeller contre leur gouvernement ?

Du côté travailliste, combien de députés vont également suivre la ligne de leur dirigeant, Jeremy Corbyn, qui entend pour sa part voter contre cet accord, et idéalement déclencher de nouvelles élections et dans le même temps ?

Combien vont décider de voter pour, parce qu’ils représentent des circonscriptions qui avaient voté massivement en faveur du Brexit ?

Si tous les experts et tous les journaux ce mardi matin au Royaume-Uni prédisent une défaite historique pour la Première ministre, personne ne sait exactement quelle sera son ampleur.

Le sort de Theresa May en question

L’autre grande question est de savoir ce qu’il adviendra de Theresa May si son accord est rejeté. Elle paraît déterminée à rester à son poste.

Mais si elle subit ce mardi soir un revers humiliant sur le dossier le plus important de son mandat, peut-elle survivre comme elle l’a fait tant de fois depuis 2017 et sa tentative complètement ratée de remporter des élections anticipées ? Ou bien ses ministres vont-ils décider qu’il est temps de la laisser prendre la porte ?

En cas de départ, une autre question resterait en suspens. Qui pourrait la remplacer alors qu’il ne reste plus en théorie que deux mois et demi avant la date de sortie prévue pour le Royaume Uni le 29 mars ?Jeremy Corbyn, le chef du Labour, a prévenu qu’il déclencherait une motion de défiance contre elle. Il n’est pourtant pas sûr de l’emporter. Il est ainsi possible que Theresa May – à qui les députés ont donné trois jours pour trouver un plan B en cas de défaite – retourne demander à Bruxelles des modifications et retente de faire accepter son texte au Parlement.

Ce vote décisif qui se tiendra ce mardi à 20h heure de Paris pourrait bien ne pas changer grand-chose dans l’immédiat et la paralysie pourrait se poursuivre dans les semaines à venir.

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