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3 mars 2011-3 mars 2021, il y a 10 ans, le régime de l’ancien président, Laurent Gbagbo, tuait 7 femmes à Abobo banco. Même si les partisans de l’ancien pouvoir tentent de nier ce crime, les parents des victimes gardent encore les blessures liées à cette tragédie. C’était en pleine crise post-électorale. Ayant perdu les élections en 2010, l’ex-chef d’Etat n’a pas reconnu sa défaite, plongeant son pays dans l’une des crises les plus meurtrières de son histoire. Abobo, épicentre de la contestation, était devenu un champ de guerre entre les forces armées restées loyales à Gbagbo et un groupe armé s’étant constitué dans cette commune populaire. De début décembre 2010 jusqu’en avril 2011, les militants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) avaient entamé une série de manifestations sur toute l’étendue du territoire national pour réclamer le départ de Laurent Gbagbo. Face à la contestation grandissante, l’ancien régime a sorti les armes contre les populations civiles.

« Les parents des victimes déterminés à obtenir justice »

C’est ainsi qu’à Abobo, le 3 mars 2011, des femmes sorties manifester pacifiquement ont été la cible de tireurs à bord de blindés de l’armée. Un char de la garde républicaine a été identifié sur le lieu du crime. 7 femmes ont perdu la vie ce jour-là. Il s’agit de : Ouattara Gnon Rokia, Bamba Massiami, Coulibaly Ami, Sylla Malon, Touré Adjara, Coulibaly Fatoumata et Koné Moyamou. À l’époque, ce crime a suscité une vive réaction de la communauté internationale. Les États Unis avaient, à travers un haut responsable de l’administration Obama, parlé de faillite morale du régime Gbagbo. Cette tuerie a précipité la chute du régime du Fpi et l’arrestation de l’ancien président, le 11 avril 2011. Transféré à la Haye pour un long procès, Gbagbo a finalement été acquitté pour insuffisance de preuves. Le bureau du procureur a fait appel de la décision de la chambre préliminaire 1. Une audience pour statuer sur l’ouverture d’un procès en appel est prévue ce mois de mars. Si la requête du procureur est acceptée, un procès se tiendra et Laurent Gbagbo devra encore attendre. En Côte d’Ivoire, les parents des femmes tuées ont constitué une association soutenue par des avocats et des organisations de la société civile. Deux plaintes devraient être déposées en Côte d’Ivoire et en Belgique, lieu de résidence provisoire de l’ancien président.

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