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L’observatoire du tourisme marocain a publié ses chiffres pour l’année 2019. L’activité est à la hausse avec un bond de 5,2 % des arrivées aux frontières (+5,4 % pour les touristes étrangers et +5 % pour les Marocains qui résident à l’étranger).

Au total, ce sont treize millions de touristes qui se sont pressés aux frontières du royaume. Les touristes continuent d’arriver avant tout de France, d’Espagne, d’Italie et d’Allemagne, « mais tous les marchés progressent», se réjouit Said Mouhid président de l’Observatoire du tourisme.

« L’ouverture aux marchés russe et chinois, c’est l’espoir d’une croissance toujours soutenue du secteur dans les années à venir », explique Abdellatif Abouricha du Centre régional du tourisme de Marrakech.

Boom des visiteurs chinois

En 2016, une exemption des visas pour les voyageurs chinois avait été annoncé. Elle avait rapidement fait ses preuves, permettant de multiplier par plus de dix, dès l’année suivante, le nombre de touristes venus de Chine. De près de 10 000 visiteurs chinois accueillis en 2015, le Maroc était passé à 120 000 en 2017. Ils auraient été environ 150 000 en 2019.

La crise sanitaire du coronavirus contrarie les opérateurs. Le 16 janvier 2020, Royal Air Maroc (RAM) avait inauguré la première ligne directe Casablanca-Pékin. Le 31, les vols entre les deux villes étaient suspendus – et ce jusqu’au 29 février prochain. 52 000 réservations de voyageurs chinois pour les mois de février et de mars ont été annulé depuis le déclenchement de l’épidémie, selon des déclarations à l’agence de presse MAP d’Abdellatif Kabbaj, opérateur privé du secteur, par ailleurs président de la Confédération nationale du tourisme (CNT).

De quoi inquiéter les professionnels ? Said Mouhid se veut rassurant : « la progression en arrivées est constante depuis plusieurs années. Le marché est très consolidé et c’est tout à fait rassurant ». En 2019, même le tourisme domestique a été à la hausse avec une augmentation de 9 % des nuitées.

Agadir et Marrakech, têtes de gondole

Les acteurs publics et les opérateurs privés comptent enrichir l’offre touristique. Agadir et Marrakech confirment leur rôle de pôles d’attraction en générant à elles deux 57 % des nuitées totales en 2019. Mais, précise le président de l’Observatoire du tourisme marocain, «c’est l’ensemble des destinations qui connait une hausse en 2019». Certains ont un succès qui n’a pas échappé aux professionnels. C’est le cas de Ouarzazate, et surtout de Chefchaouen, connue pour ses jolies couleurs, ses chemins de randonnées… et sa production de cannabis. Mais l’engouement pour la ville a surtout permis à l’Office national marocain du tourisme (ONMT) de saisir l’importance des réseaux sociaux et de la communication digitale.

Si les formations en langue (les langues scandinaves et russe notamment) sont toujours au cœur de l’action de l’ONMT pour attirer de nouveaux voyageurs, en plus des partenariats avec les agences de tourisme, Adel El Fakir demande aussi à ses équipes de plancher sur de nouvelles stratégies numériques toujours renouvelées. Depuis quelques mois, l’ONMT se montre ainsi active sur WeChat, réseau social chinois.

Les attentes des touristes sont aussi sondées par les autorités. Ainsi, le développement d’un tourisme se voulant plus respectueux de l’environnement est un message reçu à l’ONMT. Si les golfs sont toujours un produit d’appel, le CRT de Marrakech parie aussi de manière plus récente sur le développement de la location de bicyclettes et d’un réseau de pistes cyclables à destination de consommateurs soucieux d’instiller un peu d’éthique à leurs voyages.

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