PARTAGER

A Londres, des rumeurs insistantes font état ce lundi 10 décembre d’un report possible du vote prévu demain au Parlement sur l’accord de Brexit. Des rumeurs qui paraissent d’autant plus crédibles que la Première ministre britannique Theresa May doit faire une déclaration en milieu d’après-midi.

Avec notre correspondante à Londres,  Muriel Delcroix

Si le gouvernement ne confirme pas le report du vote, il ne dément pas non plus. Et le fait que non seulement Theresa May, mais aussi son ministre du Brexit et sa porte-parole auprès du Parlement fassent tous les trois une déclaration cet après-midi à la Chambre des communes indique que la donne a changé.

On a appris en milieu de matinée que Theresa May avait convoqué une conférence téléphonique d’urgence avec ses ministres pour décider de repousser ou non le vote de demain.

Officiellement le gouvernement répétait que non, le vote ne serait pas reporté, malgré la perspective de perdre de façon spectaculaire alors qu’une majorité du Parlement martèle depuis des jours son intention de rejeter l’accord de Brexit de la Première ministre.

Mais en coulisses, Theresa May a passé une série de coups de téléphone durant tout le week-end à de nombreux acteurs européens à Bruxelles pour tenter d’obtenir quelques concessions, notamment concernant le filet de sécurité sur la frontière irlandaise qui est le principal point de blocage pour les députés.

S’il est improbable que l’accord de retrait soit rouvert, – l’UE a d’ailleurs répété ce lundi avec insistance qu’il n’en était pas question – en revanche, il possible que le Royaume-Uni ait obtenu de modifier la formulation de la déclaration politique, le document qui pose les bases de la future relation commerciale entre Londres et Bruxelles post-Brexit et qui est encore suffisamment vague pour être amendée.

L’objectif pourrait être pour Theresa May de suspendre le vote de demain et d’aller à Bruxelles pour renégocier. Il s’agirait ensuite de revenir devant le Parlement avec un vote reprogrammé soit la semaine prochaine soit début janvier dans l’espoir de calmer les craintes des députés qui n’aiment pas l’accord de retrait en l’état et les convaincre de l’approuver.

PARTAGER