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Dans un rapport datant d’avril 2019 et intitulé « Relancer la présence économique française en Afrique : l’urgence d’une ambition collective à long terme », la France fait le constat suivant : les entreprises françaises ont perdu, en une décennie, la moitié des parts de marché qu’elles détenaient en Afrique.
Ce rapport, dont lebanco.net a eu reçu copie, souligne, en effet, que la France perd du terrain en Afrique sur le plan commercial et cela depuis le début des années 2000. « Ce rapport n’a ni pour objectif ni pour tentation de masquer une réalité : le déclin relatif de la présence économique française sur le continent africain est à la fois massif et soudain », avouent les auteurs de ce document. Lesquels étaient leur constat de données chiffrées : « Ce déclin massif est très net : les parts de marché de la France en Afrique ont été divisées par deux depuis 2001, de près de 12% à environ 6%, d’après une récente étude menée par trois économistes de la COFACE( juin 2018, ndlr) ».
Ce « déclin » qualifié de « spectaculaire » s’observe dans quatre secteurs. Celui des machines où les parts de marché de la France sur le continent africain sont passées de 12 à 6%, entre 2001 et 2017 ; les appareils électriques, dont les parts de marché sont passées de 16% à 7% ; les produits pharmaceutiques, passés de 33% à 17% et le secteur automobile, qui a chuté d’environ 15% à 5%. Cette chute est jugée d’autant plus préoccupante à Paris que 50% des exportations de la France sur le continent africain sont centrées sur ces quatre secteurs.
Par ailleurs, les auteurs du rapport relèvent que le déclin des parts de marché de la France est plus prononcé en Afrique francophone. « . ….de 2001 à 20017, les données recueillies montrent que les parts de marché françaises y ont chuté de 25% à 15% », s’inquiètent-ils. Puis ils notent que leurs « parts ont également chuté de 10 à environ 5% en Afrique de l’Ouest non-francophone, entre 2000 et 2004 ».
A quoi serait due cette perte du terrain par les entreprises françaises entre 2001 et 2012 ? Au dire des auteurs du rapport, ce déclin de l’Hexagone s’explique, entre autres, par deux hypothèses. La première : « la mauvaise adaptation de l’offre française aux spécificités de la demande africaine ». En clair, les entreprises françaises se contentaient d’écouler leurs produits sans se soucier de les adapter au besoin du marché africain. L’autre raison : c’est la rude concurrence subie par les firmes françaises. « L’arrivée sur les marchés de concurrents étrangers aurait dès lors affaibli les positions françaises de manière particulièrement brutale s’agissant de nos entreprises pour qui les marchés africains constituaient un relais de croissance parmi d’autres », énonce le rapport.
Devant cette situation, les auteurs du rapport préconisent des pistes de solution sur lesquelles nous revendrons dans nos prochaines publications.

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