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Le PDCI-RDA, parti d’opposition, a une curieuse attitude sur le plan de son animation politique, de son désir de (re)conquérir le pouvoir d’Etat, de sa détermination à dénoncer les abus oh combien éloquents du pouvoir en place, de sa volonté d’être proche des populations sur le vécu quotidien (la vie chère par exemple), de sa conviction à offrir une alternative crédible aux ivoiriens. 25 ans dans l’opposition ce n’est pas assez long pour nous ? L’urgence n’est-elle pas encore signalée ? Les militants ne servent-ils qu’à payer les cotisations et à meubler les meetings ? Peut-on nous faire le bilan politique de notre parti depuis 1999 jusqu’à ce jour ? Qu’avons nous eu comme acquis politique majeur ? La jeunesse ne sert-elle qu’à soulever les bâches ou chaises ou à être instrumentalisés dans les gueguerres internes absurbes ? C’est ce PDCI amorphe, indolent, peu dynamique, peu conquérant, absent que nous souhaitons offrir aux ivoiriens ? Qu’est ce que le PDCI nous offre aujourd’hui : des querelles intestines incongrues (Cocody, Port-Bouet, Bouaké, Yamoussoukro) sous le silence incompréhensible de la direction du parti, des kyrielles de personnes nommées qui ne font rien comme boulot d’animation politique, aucune anticipation sur les évènements, aucune prospective, on navigue à vue. On fait comme si la politique est une science métaphysique incompréhensible du commun des mortels. Quelle est cette mystification ? Arrêtons d’infantiliser les militants tout le même.
Si on n’y prend pas garde le PDCI sera victime d’un réveil douloureux. Nos leaders du parti eux mêmes, comme les observateurs de la scène nationale, l’attestent. Nous sommes tous conscients de la situation mais on fait la politique de l’autruche ou de déni : le PDCI ne va pas bien. Nous devons nous mettre d’accord sur la nécessité de faire le bilan de notre opposition démocratique et étudier les solutions permettant d’aboutir au changement du système, tant souhaité, alors un bureau politique et un CONGRES ORDINAIRE (exigence de nos textes) s’imposent. Cela nous donnera une matrice sur 5 ans.
Le bilan à mis parcours semble évident. Le PDCI ne mobilise plus comme avant dans la société. On risque de se retrouver dos au mur et dans l’incapacité de réaliser notre rêve d’octobre 2025. Cette situation impose plusieurs questions : pourquoi sommes-nous arrivés à cette situation ? Le PDCI a-t-il perdu la bataille de la lutte politique et toutes ses aptitudes à encadrer et mobiliser la société ? Veut-il échouer ou a-t-on programmé son échec pour favoriser le maintien du statu quo politique ? Des spécialistes de la scène politique nationale semblent voulent privilégier la dernière hypothèse. Donnons leur tort.
Les pratiques du pouvoir qui vont de la répression musclée à la corruption politique en passant par la cooptation et le clientélisme ont des conséquences néfastes sur l’opposition en général sur le PDCI en particulier. La direction du PDCI doit redonner confiance aux militants. Il faut des réformes profondes pour s’adapter aux réalités du moment et la mise en place en urgence d’une cellule spéciale pour la stratégie et prospective meublée par des experts. La répression, le terreur et la violence qui ont duré plus d’une dizaine d’années ont fait qu’il ne reste des partis d’opposition que des lambeaux. La preuve est que nos partis d’opposition ne peuvent plus mobiliser pour le combat, il faut donc repenser la stratégie et revigorer les bases. Il nous faut mobiliser, s’unir et de jouer un rôle de socialisation de la société car la répression a eu pour résultante : la désaffection de la sphère contestataire
Pourquoi ne pas s’unir, travailler et s’entendre sur l’essentiel pour déjouer les tentatives du pouvoir de nous affaiblir davantage ? Mais on se met plutôt dans des situations inconfortables de palabres internes dans lesquels se trouve aucun fondement démocratique. On a l’impression aujourd’hui que le PDCI est en panne d’idées et d’actions. Il nous faut afficher TOUS une volonté d’entreprendre des actions sur le terrain et de nous rapprocher des populations. Toutefois, nous étant que de « simples petits militants » la nature de ces actions demeure la grande inconnue. Comment faire pour se réapproprier le terrain ? Comment faire pour remobiliser nos bases respectives et fédérer les forces du changement en présence ? Il revient à la direction du parti et à elle seule de répondre à ces questions.
Ne laissons pas notre parti souffrir, trop est devenu trop. On ne voulait pas parler mais là là on ne va plus se taire on ne veut pas être la génération sacrifiée.
Ça suffit !!!
 
Source la page Facebook de Philippe-arnaud Nda
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