PARTAGER
Quel enseignement tirer de la démission de l’ex-directeur de cabinet de Bedié et son adhésion au RHDP ?
Ceux qui sont incapables d’introspection et qui s’attachent aux choses futiles auront une explication toute faite : ils veulent aller au restaurant. C’est le double signe évident de leur paresse intellectuelle et de leur cécité politique qui cachent ce véritable déni des réalités.
Je connais personnellement N’dri Narcisse. Il est tout sauf un parvenu. Je l’ai connu au début des années 2000, lorsque j’étais DGA de l’Autorité Nationale de Régulation de l’Electricité (Anaré) et qu’il était le Directeur des participations au ministère de l’économie et des finances.
C‘est un grand économiste, un homme affable, discret et de très grande conviction avec lequel j’avais le meilleur commerce.
Les jours se suivent et semblent se ressembler au PDCI depuis un certain temps. En effet, il ne se passe plus de jours sans que la presse n’annonce un ralliement au RHDP de cadres du PDCI.
Faire la politique de l’autruche pour ne pas adresser les vrais problèmes qui minent ce parti finira, à terme, par lui être suicidaire. Le mal est profond et les militants du PDCI gagneraient humblement à se remettre en cause pour essayer de limiter la saignée dans leur rang.
Sans cet exercice de catharsis collectif, il faut craindre que, de plus en plus, cette formation politique duquel sont nés notamment le RDR et l’UDPCI, et qui jadis faisait rêver, ne continue de s’effriter davantage un peu plus chaque jour.
Personnellement, n’étant pas militant de ce parti et pour n’y avoir non plus jamais milité, il me sera objectivement difficile de résoudre l’équation posée à la direction du PDCI. Pour autant, j’ai ma petite idée.
Je pense notamment à des alliances infécondes, qui ont plus profité aux alliés de circonstances qu’au PDCI. De ces alliances, le président Bedié lui-même disait récemment qu’il devra très prochainement en faire le bilan. C’est tout dire.
Je pense aussi au vieillissement des instances dirigeantes et à la non promotion/valorisation générationnelle. Que des hauts cadres tels que Billon ou Tidjane Thiam ne soient pas promus vice-président en est symptomatique. Ils pourraient pourtant redorer l’image quelque peu écornée de ce parti politique dont la mainmise de certains sur les instances de décision ne semblent pas favoriser l’éclosion des jeunes pousses, encore moins du débat contradictoire et démocratique.
Je pense enfin à certains choix stratégiques qui n’ont pas permis de donner au parti toute la vigueur nécessaire à son implantation nationale et notamment au nord du pays.
Bref, j’espère me tromper et penser comme les «tous sachants» que c’est la faim et rien que la faim qui guide ces hauts cadres et responsables du PDCI à rejoindre le « restaurant». J’espère me tromper…
Source: Page Facebook Jean Bonin
PARTAGER