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Deux militants du PDCI ont assigné Tidjane Thiam en justice après le 9ème congrès extraordinaire du parti tenu le 12 mai 2025. Selon une copie de la lettre d’assignation dont Ivoireactu a pu consulter une copie datée du 9 septembre 2025, ces militants notamment des enseignants à Tanda et Gouiné, contestent la légitimité de son élection à la présidence du PDCI, invoquant des irrégularités liées à sa nationalité au moment du scrutin.

En effet, selon leurs arguments, Tidjane Thiam était encore détenteur de la nationalité française lors de son élection initiale en décembre 2023, avant d’y renoncer officiellement en mars 2025. « Que Monsieur Cheick Tidjane Thiam est un président illégal et l’ensemble des organes qu’il a mis en place à la tête du Pdci-RDA ainsi que les décisions prises par ces organes y compris le Président du Parti sont illégaux comme étant contraire à la loi; Attendu au demeurant que Monsieur Cheick Tidjane Thiam s’est fait élire à la tête du Pdci-RDA alors même qu’il ne totalise pas 10 ans d’ancienneté comme membre du Bureau Politique; (…) Que le Tribunal est prié de constater cette illégalité et par voie de conséquence annuler les décisions prises lors du 9ème Congrès extraordinaire en date du 12 mai 2025 », souligne le document remis mardi en main propre à un avocat au siège du Pdci à Cocody. Toujours d’après le document, les deux parties ont rendez-vous le jeudi 2 octobre au Tribunal de Première Instance d’Abidjan au Plateau.
Les plaignants demandent donc purement et simplement l’annulation de toutes les résolutions adoptées lors du congrès extraordinaire et la désignation d’un président par intérim pour gérer le parti. En parallèle, ils sollicitent également la suspension de Tidjane Thiam de ses fonctions à la tête du PDCI.
Cependant, la justice ivoirienne a confirmé en mai 2025 la légitimité de Tidjane Thiam à la présidence du parti en rejetant plusieurs requêtes de contestation. Le tribunal a reconnu qu’il avait recouvré la nationalité ivoirienne conformément à la loi après avoir renoncé à la nationalité française, ce qui l’autorise à diriger le PDCI. Les organes mis en place sous sa direction ont également été validés par la justice.
Cette bataille judiciaire en perspective reflète une période de tensions au sein du PDCI alors que le parti n’a pu aligner un candidat dans les starting-blocks pour l’élection présidentielle d’octobre 2025, avec des militants divisés sur la direction à prendre.

Stéphane Badobré

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