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Cocody-Angré Château sombre peu à peu dans l’anarchie. A l’origine de ce mal persistant: l’occupation abusive des voies publiques pour des habitations.

Cocody a besoin de soigner son image. Dans le grand quartier d’Angré-Château, il y a un véritable besoin de changement de comportements. Il y a une ghettoïsation d’un quartier qui plonge jour après jour dans l’anarchie. Des voies publiques sont occupées par des personnes qui ont décidé de s’y installer au vu et au su des autorités communales et des ministères compétents. Il s’agit précisément d’une grande artère qui part d’Angré Château, le carrefour anciennement appelé «Fin goudron» jusqu’à Abobo-Baoulé.

Des familles entières se sont installées là où il ne faut pas. Et le secteur est devenu champion de la pagaille en tout genre. Des pans entiers de la route sont occupés.

Selon les témoignages de certains de ces squatters, ceux qui habitent ces maisons de fortune construites sur la voie publique paient des loyers à des individus tapis dans l’ombre.

L’image que le quartier d’Angré-Château donne, au regard de tout ce qui y est pratiqué, est celle d’un bidonville. Vu que les baraques se construisent partout. Surtout sur la route publique. Sans que cela n’inquiète personne.

Il y a également les environs du marché Valentin. Tout le monde veut y vendre. Malheureusement pas au bon endroit. Le coin est donc très insalubre. Un opérateur économique pourrait construire un joli petit marché en BOT («Build, Operate and Transfer» signifiant «Construire, Exploiter et Transférer». Ce qui donnera une autre allure à ce quartier.

En somme, le déguerpissement des occupants anarchiques des voies publiques de circulation s’impose vraiment. Et c’est maintenant qu’il faut le faire pour ne que la population devienne plus grande.

Il se trouvera des voix pour demander un dédommagement de ces occupants illégaux de la voie publique.

Le déguerpissement étant une opération par laquelle il est fait obligation pour des motifs d’utilité publique à des occupants d’une terre appartenant à la puissance publique de l’évacuer.

Il sert donc à mettre fin à une situation d’occupation illégale d’un terrain. Et c’est le cas sur la grande voie derrière le pâté de maisons en face du 40ème arrondissement à Angré-Château.

Comment l’espace public s’est-il laissé envahir ?

Le désordre s’est installé, il y a quelques années, avec la construction de dizaines de baraques sur les espaces publics par les personnes qui ont été déguerpies du bidonville appelé « Washington » à Cocody. La plupart ont obtenu des maisons à Biabou mais certains ont préféré les faire louer et venir se mettre dans ces abris de fortune à Angré-Château. Et comme, il n’y avait aucune autorité dans le secteur avant l’ouverture du commissariat du 40ème arrondissement à Angré-Château, les gens ont multiplié et continuent de construire sans crainte. Bloquant parfois l’entrée des belles concessions construites tout le long de la voie. Il s’en suit une inesthétique paysagère et surtout une dégradation croissante des conditions de vie des populations. Avec une nuisance sonore nocturne et même dans la journée qui ne dit pas son nom.

Maintenant que la voie appelée ‘’Fin goudron’’ a été prolongée jusqu’au nouveau CHU d’Angré, il y a lieu pour le maire de Cocody, les responsables du ministère des Transports ou celui de la Salubrité urbaine de procéder au déguerpissement de cette voie structurante qui permet de relier les communes de Cocody et d’Abobo.

C’est un cri du cœur des riverains.

Le District d’Abidjan s’appuie sur les communes pour gérer le patrimoine public. L’Etat lui confère cette prérogative à travers la loi d’organisation des collectivités territoriales (loi n° 2012-1128 du 13 décembre, article 182 alinéa 2).

À cet égard, le maire est chargé en particulier de veiller à la protection de l’environnement, de prendre en conséquence les mesures propres, d’une part, à empêcher ou à supprimer la pollution et les nuisances, d’autre part, à assurer la protection des espaces verts et, enfin, de contribuer à l’embellissement de la commune. Mais faute de moyens financiers et humains conséquents pour assurer la gestion du patrimoine public conformément aux normes urbaines, l’État assiste, impuissant aux mutations fonctionnelles et structurelles des espaces publics.

Bambara Soudan

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