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Ce lundi 28 juillet 2025, le gouvernement burkinabè se dit profondément étonné et indigné que la mort de l’activiste Alino Faso, survenue le 24 juillet 2025 en détention en Côte d’Ivoire. Il est surtout très remonté parce que cette disparition ne lui aurait pas été officiellement notifiée depuis hier. Selon un document qui circule, le gouvernement burkinabè souligne que ce sont les réseaux sociaux qui ont d’abord relayé l’information, avant que la Chargée d’affaires ivoirienne à Ouagadougou ne confirme formellement le décès au ministère burkinabè des Affaires étrangères le lundi 28 juillet. Le gouvernement burkinabè reproche surtout aux autorités ivoiriennes une gestion «inadmissible» et un «mépris» à l’égard des institutions burkinabè, en soulignant qu’aucune notification officielle ni à l’ambassade ni au consulat du Burkina Faso en Côte d’Ivoire ni à la famille du disparu n’a été faite, ce qui est contraire aux obligations diplomatiques. La publication officielle ivoirienne n’est intervenue que 72 heures après la mort, ce qui a accentué les frustrations et suspicions autour de cette affaire. Par ailleurs, le gouvernement burkinabè exige le rapatriement immédiat du corps d’Alino Faso et toute la lumière sur les circonstances de sa mort, rejetant la thèse du suicide avancée par le parquet ivoirien.

Alino Faso, de son vrai nom Alain Traoré, était un exilé burkinabè critiquant les pouvoirs en place en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, et il avait été déchu de sa nationalité ivoirienne avant son arrestation. Malgré cela, le Burkina Faso considère qu’il reste un citoyen burkinabè et revendique ses droits diplomatiques sur ce dossier.

Selon plusieurs sources, le Burkina Faso aurait convoqué la chargée d’affaires de l’ambassade ivoirienne à Ouagadougou pour exprimer son mécontentement face à ce «mépris» et «manque d’égard», en précisant que malgré la déchéance de la nationalité ivoirienne d’Alino Faso, il demeure un citoyen burkinabè. Le gouvernement burkinabè réclame aussi toute la lumière sur les conditions de sa mort, rejetant la thèse officielle du suicide avancée par le parquet ivoirien.

Stéphane Badobré

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