Dr Eugène Aka Aouélé a écrit des éloges funèbres flamboyants à Henri Konan Bédié. Au nom du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, c’est lui qui a eu l’immense honneur de prononcer ce 24 mai 2024 à l’esplanade du palais présidentiel Abidjan-Plateau l’hommage de la nation à Henri Konan Bédié, décédé le 1er août 2023. Il s’est inscrit dans la droite ligne de l’honneur que le Président de la République lui-même rendait, le lendemain de son décès, à son « aîné, le Président Henri Konan Bédié, grand serviteur de l’Etat, personnalité politique de premier rang et fidèle compagnon du Président Félix Houphouët-Boigny, qui a apporté contribution au développement de notre pays. » Le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) a brossé à grands traits la douleur de toute la Côte d’Ivoire. « La Nation, tout entière, aujourd’hui, par votre très haute volonté, Excellence Monsieur le Président de la République, rend hommage à celui que vous avez rencontré, à celui que les Ivoiriens ont rencontré, à celui dont l’histoire singulière a rencontré celle de la Côte d’Ivoire, son pays, et qui est devenu une partie de chacun d’entre nous, appartenant donc à notre mémoire collective ». Il a relvé les grandes dates de la vie d’Aimé Henri Konan Bédié qui laissent admiratif.
« En somme, les sillons du brillant parcours professionnel, politique et humain de Aimé Henri KONAN BÉDIÈ révèlent à quel point il a su apporter sa pierre à l’édification de la Côte d’Ivoire », a-t-il souligné.
La gratitude exprimée vient y gommer tout macabre. « Excellence Monsieur le Président de la République ; Permettez que je sacrifie à un devoir humain, en adressant à vous-même, ainsi qu’à votre épouse, l’expression de nos condoléances les plus émues.
En effet, votre douleur est d’autant plus grande que l’illustre disparu n’était pas simplement pour vous, un acteur politique avec lequel vous partagiez la même source de sagesse qu’est Le Président Félix Houphouët Boigny; Il était pour vous un interlocuteur avisé », rappelle l’officiant. Le ministre du culte ajoute que le disparu « savait être aussi une personne ressource, une oreille attentive, un appui inconditionnel et précieux dans les moments de grand questionnement, une conscience en alerte des subtilités des arcanes sociales, économiques et politiques de notre pays ».
Il était surtout pour vous un ainé et, ce mot, à lui seul, traduit toute la charge affective, toute l’intimité de la proximité que vous entreteniez mutuellement et si généreusement. C’est la raison pour laquelle vous avez bien voulu baptiser son nom, le troisième pont d’Abidjan, signifian ainsi, combien, il était pour vous, le dépassement des différences, la rencontre heureuse de deux grands hommes de bonne volonté.
Malheureusement, la lumière a baissé d’intensité, car la part de flamme Bédié, la part de flamme qu’il était et portait à la fois, s’est éteinte.
Sous couvert d’un dialogue avec le défunt, Aka Aouélé s’adresse à la postérité de ceux qui devront se souvenir. Pour preuve, cette poignante harangue : Cher Président BÉDIÉ; C’est un poète qui disait et je le cite: «Les grands hommes ne naissent pas grands, ils grandissent». Votre vie, prise dans chacun de ces instants, tout comme dans son ensemble nous fait dire que vous êtes un grand homme, un grand bâtisseur, un homme de valeurs. Votre silence nous pèse. Nos sanglots et nos lamentations sont des révoltes sournoises face au vide que vous laissez. La Côte d’Ivoire perd, en vous, un lieu de repères, un condensé d’expériences, un homme accompli et d’accomplissement, un artisan de paix, un fervent adepte du dialogue fécond, un grand serviteur de l’Etat, un homme d’une envergure indéniable, une personnalité historique qui a su bâtir son histoire en influençant l’histoire de son pays.
Vous partez, mais le travail mémoriel de ceux qui suivent vos traces contribuera à inscrire dans les consciences, la quintessence de vos actions », a-t-il longuement déclamé. Il a également sorti des mots bien choisi pour apaiser la douleur qui étreint l’épouse, le compagnon de longue date d’Henri Konan Bédié à savoir Henriette Bédié: « Séchez vos larmes. Nous comprenons toute votre douleur, depuis ce jour fatidique du 1er août 2023, même si nous ne pouvons en saisir toute la mesure. Vous perdez un époux extraordinaire ; vous, sa biche royale, vous perdez un ami et un confident, vous perdez assurément une partie de vous-même ». Avant de la rassurer du soutien du chef de l’Etat.
Avant de clore son propos, il a remercié tous ceux qui ont voulu prendre leur part de deuil.
Stéphane Badobré