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Un constat inquiétant. D’après le rapport du Secours catholique-Caritas France sur l’état de la pauvreté en 2022, publié ce mardi 14 novembre 2023, « la pauvreté s’aggrave en France ». En 2022, la structure a dispensé ses services à plus d’un million de personnes. C’est bien plus qu’en 2021, où le Secours catholique avait recensé 780 000 bénéficiaires.

En cause de cette aggravation, l’inflation alimentaire et énergétique. « Tout porte à croire que cette dégradation se poursuit en 2023, comme en atteste la forte hausse du nombre de personnes faisant appel à l’aide alimentaire des associations», signale le rapport.

Les mères isolées particulièrement touchées
Le Secours catholique note une surreprésentation des familles monoparentales parmi ses bénéficiaires. Ainsi, les mères isolées représentent 26 % des personnes aidées par la structure caritative. « Les ruptures conjugales sont une des raisons majeures pour lesquelles des personnes se tournent vers les associations. 22 % des femmes seules et des mères isolées rencontrées mentionnent ainsi une séparation, un abandon ou un divorce récent », précise le rapport. Plus largement, la pauvreté « touche en premier les femmes », puisque celles-ci représentent 58 % des bénéficiaires du Secours catholique, contre 52 % en 1999. Cette augmentation s’explique par la hausse du nombre de femmes seules dans la société.

La part des jeunes parmi les bénéficiaires du Secours catholique a également augmenté, puisque 85 % des 15-25 ans rencontrés vivent dans un ménage sous le seuil d’extrême pauvreté. Idem pour les personnes de plus de 60 ans, qui constituent désormais 13 % des bénéficiaires. « Les prestations sociales continuent de manquer en bonne partie leur cible », analyse l’association. Le nombre d’étrangers est également en hausse. Un tiers d’entre eux se trouvent en situation irrégulière.

Alors que le seuil de pauvreté en France est fixé à moins de 1 128 euros mensuels en 2022, le niveau médian des bénéficiaires du Secours catholique ne se situe qu’à 538 euros. Et 95 % des bénéficiaires vivent sous ce seuil. Face à la situation, l’association milite pour la création d’au moins 20.000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires.

Avec le JDD

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