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Au cœur de l’actualité politique après la réception, ce 30 mai, de son passeport ordinaire, le précieux sésame pour son come-back en Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé a accordé une interview de près d’une heure d’horloge à la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI).
No deal. Interrogé d’emblée sur un éventuel deal dans les coulisses de la remise de son
document administratif, Charles Blé Goudé répond que nenni. «Il n’y a eu aucun deal. Je
n’en ai pas eu besoin. (…) Le président Ouattara ne m’a jamais proposé de deal». Au sujet
de sa photo sur laquelle il brandit son passeport avec en toile de fond un portrait du
président de la République, Alassane Ouattara, le président du COJEP fait passer les
supputations à la trappe. «C’est une question de tradition républicaine. Quelque soit ce qui nous oppose, il faut qu’on respecte la République, c’est de ça qu’il s’agit. J’ai posé à
l’ambassade de la Côte d’Ivoire avec à côté, le drapeau de mon pays et derrière moi, l’effigie du chef de l’Etat, tout comme d’autres l’ont fait dans beaucoup de ministères. Mais bon, ce qui concerne Blé Goudé fait beaucoup de bruits. Je ne boude pas mon plaisir». Sondé par le journaliste, Ali Diarrassouba au sujet d’un calendrier pour son retour au bercail, l’ex-leader de la galaxie patriotique a indiqué qu’il attend de «prendre langue avec» le pouvoir d’Abidjan pour organiser son come-back. Relativement à la condamnation judiciaire qui plane comme une épée de Damoclès sur sa tête, Charles Blé Goudé est plein d’espoir. « Quelqu’un qu’on veut mettre en prison, on ne lui envoie pas son chef de cabinet, on lui envoie un juge ou une commission rogatoire. Je fais confiance à cette démarche. Cela fera partie des discussions que nous allons avoir. Le président Gbagbo a été condamné à 20 ans, il est libre de ses mouvements». Il a en outre précisé qu’une fois sur le sol ivoirien, son premier acte sera «de demander pardon».
Rapport avec Gbagbo, Bédié, Ouattara et Simone Gbagbo. Embouchant la trompette sur la nature de ses relations avec les leaders de la classe politique, «Gbapè» a primo fait la lumière sur ses relations avec son mentor, Laurent Gbagbo. «Je l’ai connu opposant, au
pouvoir et nous avons passé 6 ans ensemble derrière les barreaux. Nos rapports sont bons. Pour le reste, c’est la politique, il a son instrument politique et j’ai le mien, je ne suis pas membre du PPA-CI. Je ne suis pas candidat à un héritage. Ceux qui veulent qu’on se fonde tous dans un parti politique ont oublié ce pourquoi on se battait: la démocratie».
Au sujet du président du PDCI, Henri Konan Bédié, Charles Blé Goudé s’est voulu clair.
«Quand je suis sorti de prison, il m’a dépêché une délégation de haut niveau. Le président
Bédié n’est pas mon ami ; C’est un pépé., (…) Je le respecte». Et l’ancien leader de la
FESCI d’évoquer la nature de ses liens avec le numéro un ivoirien, Alassane Ouattara. «Je ne le connais pas en tant que tel mais (…) c’est son directeur de cabinet qui est venu avec mon passeport jusqu’à Paris. (…) Cette démarche, je la salue mais ça ne fait pas de moi un militant du RHDP comme on veut le faire croire. C’est un adversaire politique. (…) Si le président Ouattara est le frère du président Laurent Gbagbo, c’est que le Président Ouattara est mon oncle». Bouclant la boucle de ce tour d’horizon, il a évoqué son capital sympathie pour Simone Gbagbo. «Simone Gbagbo est ma mère, je suis avec elle. J’ai beaucoup de respect pour cette femme. Pourquoi les gens pensent que parce que le président Laurent Gbagbo est en brouille avec une personne, tout le monde doit se dresser contre la personne. Aide-moi à détester. Pourquoi ?». Sans langue de bois, il s’est dit en faveur d’une réintroduction d’une limite d’âge pour les présidentielles. «Moi Charles Blé Goudé, je suis pour la limitation d’âge».

Stéphane Badobré

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