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La gauche s’empare de l’idée du référendum. Version existante ou version revendiquée par les gilets jaunes, la France insoumise et le Parti socialiste veulent en tout cas en utiliser le principe pour forcer l’exécutif à faire face à la demande d’une plus grande représentativité de la parole citoyenne dans les décisions politiques.

C’est Nicolas Sarkozy qui avait inscrit dans la loi la possibilité d’un référendum, dit «référendum d’initiative partagée». Une procédure tellement complexe qu’elle n’a encore jamais été utilisée. Le parti socialiste veut s’en servir pour réinstaurer l’ISF, l’impôt sur la fortune, comme l’explique Boris Vallaud, porte-parole du PS. « La Constitution offre la possibilité d’engager ce que l’on appelle un ‘référendum d’initiative partagée’ : partagée entre les parlementaires qui doivent être 185, et les citoyens qui doivent représenter 10% du corps électoral -4,6 millions de personnes- , pour obtenir un référendum. C’est compliqué mais nous avons bon espoir que cette proposition puisse prospérer. »De son côté la France insoumise veut proposer une nouvelle loi pour mettre en place un référendum d’initiative citoyenne cette fois. Le peuple pourrait ainsi agir directement sur plusieurs domaines. « Nous portons à l’Assemblée la revendication des gilets jaunes du référendum d’initiative citoyenne que nous portions dans notre programme pour l’élection présidentielle, nous explique Bastien Lachaud, député de la France insoumise, sur l’ensemble des domaines: législatif, abrogatif, constituant et révocatoire.» Mais là aussi aucune chance d’aboutir: le groupe est en infériorité à l’Assemblée nationale. « Cette proposition de loi sera débattue à l’Assemblée nationale et le gouvernement, l’exécutif, sera obligé de répondre précisément aux gilets jaunes !», ajoute Bastien Lachaud. Dans un cas comme dans l’autre la gauche tente donc surtout de faire vivre le débat… et de défier l’exécutif.

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