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C’était tout bénef pour eux. Une centaine de chefs d’entreprises triés sur le volet a pris part mardi 7 novembre 2023 à la soirée «étude de cas» organisée à la salle de conférence de la CGECI au Plateau par la Fondation Kaydan. Cette structure a réussi à faire déplacer dans la capitale économique ivoirienne d’éminents auditeurs dont le professeur Casadesus-Masanell Ramon de la prestigieuse Harvard Business School des Etats-Unis. S’il fallait se rendre sur le campus de Harvard à Boston, cela coûterait bonbon pour chacun des participants. Pour la première fois, la Senior Executive Program for Africa s’est tenue donc à Abidjan. L’objectif était de mettre ces managers (hommes et femmes) face à une situation de crise dans une entreprise pour les aider à faire face aux situations complexes en prenant les bonnes décisions. Ce qui est la méthode de cas, aussi connue sous l’appellation «étude de cas», qui a vu le jour en 1923 à l’Université Harvard. Précisons-le, la méthode des cas consiste, dans son principe, à faire étudier par un groupe des situations-problèmes concrètes présentées avec leurs détails réels, et de provoquer, à partir de chaque analyse de cas, une prise de conscience exacte et ajustée de la situation. Le résultat visé ici est de préparer les professionnels à trouver, pour un problème particulier, une solution experte, personnelle et adaptée au contexte social, humain et juridique. Ensemble, le professeur et les étudiants ont diagnostiqué le problème, proposé des actions compatibles, planifié les interventions, décidé des actions prioritaires à mener. Une expérience interactive unique dans la peau d’une entrepreneure régionale notamment Tabitha au Kenya en compétition avec des multinationales. Une entreprise spécialisée dans la fabrication et la vente de vins fortifiés fondée en 1997 à Naivasha par Tabitha et Joseph Karanja fait face à des crises successives. Comme l’a souligné à la fin de cette masterclass, Alain Kouadio, président de la Fondation Kaydan, c’était une opportunité exceptionnelle d’élargir les horizons des entrepreneurs en leur permettant d’apprendre de grands esprits. «Ce qu’il faut retenir dans ce cas, c’est la résilience, la combativité, l’esprit d’entrepreneur que cette femme avait», a-t-il résumé. « Je pense que l’expérience a été concluante. Et je n’ai pas de doute que nous recommencerons cela les prochaines années», a-t-il assuré. Pendant deux heures, le professeur Ramon, avec fougue et passion, a fait participer son auditoire en cherchant à apporter des solutions durables aux problèmes rencontrés par cette entrepreneure kenyane. La condition de participation était de bien s’exprimer en anglais et d’être entrepreneur ou à un poste de responsabilité. La majorité des étudiants de ce soir-là sont repartis satisfaits et en redemandaient.

Très enrichissant

Stéphane Hié Néa, consultant dans le Hitech, a témoigné tout le bien qu’il a tiré de cette session de formation. « J’ai toujours été curieux en ce qui concerne les programmes d’Harvard. Moi-même ayant fait Boston mais n’ayant pas eu l’opportunité de pouvoir être un étudiant à Harvard. Donc quand cette opportunité s’est présentée à moi, je suis donc venu pour avoir une meilleure idée de ce qu’est une étude de cas. C’était vraiment très intéressant. J’ai eu l’impression de vivre une expérience que j’ai vécue dans une vie antérieure. C’était très enrichissant et ça donne envie de se frotter à un parterre de personnes qui sont d’un niveau intellectuel bien poussé, pour développer des idées, des stratégies pour mieux gérer nos entreprises africaines. Il faut plus d’évènement de ce genre pour qu’on puisse bien comprendre les choses. Si c’était à refaire, je viendrais pour un autre cas parce qu’on apprend beaucoup ».  Tout comme lui, Akoi Andréa, MDE Business School, assistante recherche, a dit avoir été comblée. «Etant une business school, nos cours sont la plupart du temps basés sur des cas pour les différents cadres que nous recevons. C’est donc pour mieux apprendre des leaders, comme la méthode de l’étude de cas a initiée par la Harvard Business School, que je suis là. Pour voir comment un prof donne des cours à Harvard. Honnêtement c’était splendide parce qu’il (le professeur Ramon, ndlr) était passionné. Il a vraiment pris son temps pour décortiquer le cas, nous présenter les différentes situations critiques et proposer des solutions. On peut mal commencer et bien terminer comme cela a été le cas de l’entreprise Keroche. Si l’occasion se représente, nous serons encore là. Nous tenons à remercier la Fondation Kaydan, sans qui cet évènement n’aurait pas lieu aujourd’hui.» Même son de cloche pour Manétou Coulibaly, Kaydan Real Estate, qui a mis l’accent sur la passion qui transpirait de la présentation du professeur Ramon. «Je pense qu’on a beaucoup appris: de l’endurance. En termes d’entreprenariat, il faut persévérer, il ne faut pas baisser les bras. C’était très enrichissant», a-t-elle indiqué.   

Stéphane Badobré

 

 

 

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